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A voir aux Archives nationales : l’exposition "Dessiner pour Napoléon"

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Plan général du projet de la nouvelle ville à construire à la Roche-sur-Yon (1805), Archives nationales, AF/IV/151.
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Perturbée par les restrictions sanitaires au printemps, l’exposition "Dessiner pour Napoléon" est prolongée jusqu’au 18 octobre à l’Hôtel de Soubise. L’occasion de voir des plans et croquis remarquables, parmi d’autres trésors conservés dans les archives de la secrétairerie d’État impériale.

« Un bon croquis vaut mieux qu’un long discours. » Cette maxime que l’on prête à Napoléon prouve toute sa force dans l’exposition présentée des dessins, cartes et plans de la secrétairerie d’Etat impériale qui nous est donnée à voir au site parisien des Archives nationales.

La secrétairerie d’État, rouage administratif essentiel de l’Empire que l’on peut comparer à nos modernes secrétariat général du gouvernement ou secrétariat général de la présidence de la République, centralisait toute la production administrative de l’État et préparait le travail de l’empereur. Créée dès les premiers jours du Consulat, elle a été dirigée pendant tout l’Empire, à l’exception de la période 1811-1813, par le ministre-secrétaire d’État Hugues-Bernard Maret (1763-1839), duc de Bassano, qui était devenu par sa fonction l’homme de confiance de Napoléon, l’accompagnant jusque sur les théâtres guerriers avec son portefeuille à soufflet rouge rempli de dossiers - que l’on peut voir, parfaitement conservé, au début du parcours.

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Le portefeuille à soufflet en maroquin rouge du ministre-secrétaire d’Etat Hugues-Bernard Maret, Archives nationales, AE/V1a/110.
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L’administration a laissé en tout 480 mètres linéaires d’archives (sans compter deux charrettes perdues, l’une lors de la retraite de Russie, l’autre à Waterloo…) dont les pièces les plus fragiles ont fait l’objet d’une campagne de restauration lancée par souscription en 2017 et achevée pour le bicentenaire de la mort de Napoléon cette année.

L’exposition porte sur les cartes, plans et dessins qui étaient joints aux rapports administratifs afin de faire comprendre rapidement à l’empereur les projets divers qui lui étaient soumis. Les meilleurs artistes de l’époque, comme les peintres Jacques-Louis David ou Jean-Baptiste Isabey, ont contribué à leur réalisation, conférant à ces documents de travail une valeur artistique indéniable.

Dans ce corpus extrêmement large, les commissaires de l’exposition ont choisi de mettre en lumière les communications, le développement économique et les aménagements urbains, trois domaines où l’époque napoléonienne fourmille en innovations surprenantes.

En commençant par les voies de communication, l’exposition permet de pénétrer sur les terres de l’Empire : routes, ponts, voies navigables, le réseau qui se constitue reliant Paris au reste d’un territoire toujours plus étendu dévoile les prouesses techniques déployées par les ingénieurs des Ponts et Chaussées ou du Génie militaire.

S’y ajoutent les toutes nouvelles communications aériennes où le télégraphe inventé par Claude Chappe côtoie les aérostats, engins volants utilisés pour l’observation des champs de bataille ou lors de fêtes publiques somptueuses.

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Projet de machine aérostatique, par l’ingénieur Lelièvre (1805). Archives nationales, cote F/12/2430.
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La partie sur l’activité industrielle permet de découvrir la diversité des moulins, fonderies et verreries mais aussi le développement de l’industrie textile (environ 50 % de la production industrielle française à l’époque), stimulée par le blocus continental qui protège de la concurrence anglaise.

L’aménagement des villes, conçu comme le miroir d’une modernité impériale éclairée, est présenté au travers de plusieurs projets phares tels le percement de la rue de Rivoli à Paris, l’agrandissement de Pontivy (rebaptisée Napoléonville) dans le Morbihan ou la transformation de la Roche-sur-Yon, bourg de 600 habitants érigé en chef-lieu du département de la Vendée sur décision de Napoléon le 25 mai 1804.

L’exposition se termine avec la présentation de quelques curiosités de la secrétairerie d’État, comme ce projet d’obélisque à ériger sur le Pont-Neuf à Paris, réalisé par le sculpteur Dominique-Vivant Denon. « Faire faire le devis », écrit Napoléon de sa main au-dessus du courrier de présentation de l’esquisse en 1809. Mais ce monument à la gloire de la Grande Armée n’a pas eu le temps de voir le jour.

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« Faire faire le devis », écrit Napoléon, avec un paraphe, en 1809 au-dessus du courrier de présentation d’un projet d’obélisque sur le terre-plein du Pont-Neuf.
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Véronique Tison

Informations pratiques

Dessiner pour Napoléon, trésors de la secrétairerie d’Etat impériale

Entrée gratuite.

Archives nationales, site de Paris, 60 rue des Francs-Bourgeois 75003 Paris.

Horaires : du lundi au vendredi de 10 h 00 à 17 h 30, samedi et dimanche de 14 h 00 à 17 h 30. Fermé le mardi.

Jusqu’au 18 octobre 2021.

Visites guidées sur réservation : https://exploreparis.com/fr/3976-dessiner-pour-napoleon-aux-archives-nationales.html

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