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A voir en 2024 : l'exposition "Marseille, 1900-1943. La mauvaise réputation"

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L'exposition revient sur ce qui a précédé et facilité ces évènements tragiques gravés dans les mémoires des victimes et de leurs familles.
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Mémorial des déportations

Janvier 1943 est une période qui a marqué l’histoire de Marseille : elle est à la fois celle d’une rafle visant les Juifs de la ville et celle de l’évacuation du quartier du Vieux Port suivie de sa destruction.

Envahissant la zone sud, les Allemands sont arrivés à Marseille le 12 novembre 1942. Le 3 janvier 1943, des attentats y sont organisés contre eux par la Résistance.

Prétextant des représailles, les nazis lancent alors l’opération « Sultan » du 22 janvier au 17 février 1943. Elle vise à détruire le quartier nord du Vieux Port, symbole à leurs yeux de la « gangrène » marseillaise. Pour les nazis, Marseille était en effet le symbole de la société cosmopolite qu’ils voulaient éradiquer et le Vieux Port, quartier populaire par excellence, un « repaire de bandits internationaux ».

Peu avant la destruction du quartier nord du Vieux Port, une vaste opération d’évacuation des habitants eut lieu et une rafle visant les Juifs – et pour la première fois les Juifs français également – fut organisée les 22, 23 et 24 janvier 1943 par le gouvernement de Vichy avec l’aide de la police française dirigée par René Bousquet dont le sourire satisfait visible sur une photo prise à l’Hôtel de ville de Marseille ne peut laisser indifférent.

L’exposition "Marseille, 1900-1943. La mauvaise réputation" qui vient de s’ouvrir illustre la collaboration franco-allemande, et son efficacité, dans l’évacuation, la traque et l’arrestation de milliers de personnes. C’est tout naturellement le Mémorial des déportations, à deux pas du MUCEM, qui lui sert de cadre.

Son propos est de revenir sur ce qui a précédé et facilité ces évènements tragiques gravés dans les mémoires des victimes et de leurs familles. C’est donc ici la réputation de Marseille, son image au cours des premières décennies du XXe siècle qui sont racontées à travers quatre thèmes qui par leurs titres même - Cosmopolitisme, Port colonial, Parfum de scandale et Au banc des accusés - montre l’évolution du regard porté sur la ville qui a conduit aux évènements de janvier et février 1943.

Lieu d’accueil pour des populations chassées de leurs pays d’origine, Marseille et en particulier ses vieux quartiers reçurent des Italiens (la pizza a d’abord été introduite en France à Marseille), des Arméniens, des Juifs… donnant à la ville son statut de ville refuge pour les rejetés et les exclus de l’Europe. Foyer important de la Résistance, elle le fut aussi pour les antifascistes espagnols et italiens.

Jugée dissidente, rebelle, ingouvernable, Marseille alimentait les craintes. Détruire certains quartiers pour les reconstruire avait déjà été envisagé par des urbanistes et des architectes français au début des années 1930. C’est l’opération « Sultan » qui exécutera le projet avec l’aide du gouvernement de Vichy et avec une violence inouïe qui mena à l’évacuation de 20 000 personnes, la déportation de plus de 1 600 personnes et la destruction de près de 1 500 immeubles.

L’exposition revient sur les prémices de cette tragédie humaine à travers des témoignages, des documents, des photographies et de nombreux panneaux explicatifs. Des dispositifs audio permettent de découvrir le regard porté sur cette Marseille cosmopolite d’avant janvier 1943 par des écrivains, des journalistes, des urbanistes dont les mots sont lus par des comédiens.

Des interviews de témoins et d’historiens sont également présentées sous forme de films de durées très variable. Mieux vaut donc prévoir un certain temps pour visiter cette exposition instructive et saisir pleinement l’importance de la période qu’elle relate dans l’histoire marseillaise, mais aussi nationale.

Elle donne l’occasion de s’attarder sur le parcours proposé au rez-de-chaussée du Mémorial. Débutant par une frise chronologique, il revient sur la vie de dix-neuf personnes – communistes, Juifs, opposants au nazisme de toutes religions… - qui furent victimes à Marseille de la barbarie nazie et de la complicité de la police française de l’époque.

Informations pratiques

Adresse : Mémorial des déportations, Avenue Vaudoyer, 13002 Marseille

Horaires d'ouverture : Jusqu’au 31 décembre 2024, du mardi au vendredi de 11 h à 18 h, les samedi et dimanche (et vacances scolaires) de 9 h à 18 h. Fermé entre 12 h 30 et 13 h 30.

Fermeture hebdomadaire le lundi, sauf les lundis de Pâques et de Pentecôte. Fermeture les 1er janvier, 1er mai, 1er et 11 novembre et le 25 décembre.

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