ANOM : une nouvelle version de la base des bagnards

Les Archives nationales d’Outre-Mer (ANOM) lancent une nouvelle version de leur base des bagnards, consacrée aux condamnés envoyés dans les colonies françaises entre 1852 et 1953. La principale nouveauté de cette version réside dans l’intégration des images des registres matricules directement associées aux notices individuelles des condamnés. 

Auparavant limitées à des fiches textuelles, ces notices permettent désormais de consulter les documents originaux numérisés, offrant un aperçu plus complet et authentique des sources archivistiques. L’interface de la base a également été repensée pour améliorer l’expérience utilisateur. La recherche est plus intuitive, avec des filtres avancés permettant de croiser plusieurs critères (nom, lieu de naissance, date de condamnation, etc.), et la navigation a été optimisée pour simplifier l’accès aux informations.

La base recense près de 100.000 individus condamnés à des peines de travaux forcés et déportés en Guyane ou en Nouvelle-Calédonie. Elle fournit des informations variées : identité, date et lieu de naissance, description physique, profession, motif de condamnation, et, désormais, des fac-similés des registres d’écrou. Les bagnards étaient de diverses origines : criminels de droit commun (principalement les condamnés aux travaux forcés ou forçats transférés des bagnes portuaires), des criminels ou délinquants multi-récidivistes considérés comme incorrigibles (désignés par les termes de repris de justice, puis relégués), les opposants politiques (désignés après 1871 comme déportés).

Ces données sont essentielles pour les généalogistes souhaitant retrouver un ancêtre lié à cette période de l’histoire, mais aussi pour les historiens cherchant à étudier les systèmes pénaux coloniaux et les réalités humaines des bagnes. D'ailleurs, deux journées d'études "Mémoires du bagne" ont eu lieu à Aix-en-Provence les 20 et 21 novembre afin notamment de mieux connaître ce passé douloureux et d'en présenter les possibilités d'exploration.