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Archives et généalogie : dernier moment pour saisir les politiques...

La Maison de l'Histoire de France survivra t-elle au quinquennat de Nicolas Sarkozy ? Rien n'est moins sûr, si l'on en croit les prises de position de quatre candidats à l'élection présidentielle, François Hollande, Jean-Luc Mélenchon, Philippe Poutou et Eva Joly. Leurs avis ont été recueillis par le syndicat CGT des Archives, farouche adversaire de ce projet présidentiel d'installer un musée au sein des Archives nationales (et rebaptisé par ses soins "Musée de l'Identité Nationale").

Pour François Hollande, s'exprimant le 18 mars dernier au Cirque d'Hiver, les choses sont nettes : "le projet de MHF sera abrogé". Jean-Luc Mélenchon est du même avis et "demande l’abandon total de ce projet, le maintien des Archives nationales au centre de Paris et le développement du projet de réhabilitation qui avait été mis en place". Philippe Poutou est sur la même voie : "Il faut faire front commun. Non à la MHF !". Enfin, Eva Joly dénonce "un projet qui s’inscrit dans une vision de l’histoire très idéologique, une vision très nationaliste et étriquée (…) nous resterons à vos côtés jusqu’à ce que ce projet soit abandonné", indique t-elle à la CGT des Archives. Aucun candidat de droite ou du centre n'a été interrogé sur la Maison de l'Histoire de France, même si la position de Nicolas Sarkozy est évidemment connue.

Sur un autre sujet brûlant, celui de la réutilisation des Archives publiques, ce n'est pas un syndicat, mais un collectif de généalogistes qui interpelle cette fois-ci tous les candidats. Dans une lettre publiée sur le site Archives Publiques Libres le 13 avril dernier, ces généalogistes s'opposent à la "privatisation déguisée des archives". Ils appellent "à tout mettre en œuvre pour que les objectifs mercantiles de certains ne puissent voir le jour" et demandent aux candidats de "s'opposer sans réserve à ce que le patrimoine français ne puisse devenir une vulgaire marchandise".

Sans citer frontalement l'objet de leur courroux, les généalogistes d'Archives Publiques Libres laissent quelques clés pour comprendre. Ils soulignent en effet l'action de Vincent Descoeur, président UMP du Département du Cantal pour qui "le patrimoine historique collectif de la Nation, mis à la disposition de chacun, grâce aux nouvelles technologies, ne doit pas devenir un bien à péage, un bien privatisé dans des conditions éthiques sujettes à caution". Or le département du Cantal est aux prises avec la société NotreFamille dans un procès en cours d'instruction devant la Cour Administrative d'Appel de Lyon. Côté politique, aucun candidat n'a pour l'instant daigné répondre aux interrogations des généalogistes.

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