Archives nationales : le public a choisi sa programmation culturelle 2024

À l’automne 2021, les Archives nationales avaient inauguré un cycle d’expositions baptisé « Les Essentiels » qui présentait des documents fondateurs de notre histoire nationale. Constitution et Déclaration des droits de l’homme, Décret d’abolition de l’esclavage, etc., les documents se sont succédé dans les salles de l’hôtel de Soubise.

Deux ans plus tard, le rouleau d’interrogatoire des templiers (document exceptionnel datant de 1307), clos ce cycle et en ouvre un nouveau baptisé « Les Remarquables ». À l’occasion de sa présentation, le public a été sollicité pour voter en faveur des documents qui seront présentés ensuite dans le nouveau cycle.

Pas moins de 5 900 bulletins papier et 1 624 votes en ligne ont départagé 13 documents d’exception qui étaient en lice, tous liés à des personnalités qui ont marqué l’histoire, de Charlemagne à Simone Veil. Deux femmes et un homme ont été placés en tête des suffrages : Simone Veil (18 %), Gustave Eiffel (15 %) et Jeanne d’Arc (10 %). Sur les devants de la scène à partir de 2024, les documents les concernant prendront donc la suite du rouleau d’interrogatoire des templiers qui reste visible jusqu’au 15 janvier.

Pour accéder aux salles d’exposition du site parisien des Archives nationales, le public doit traverser la cour d’honneur de l’hôtel de Soubise et peut en profiter pour admirer des photos qui ont fait la Une du journal Libération depuis un demi-siècle. En effet, à l’occasion de ses 50 ans, le quotidien a fait don aux Archives nationales d’un véritable trésor d’images, représentant plus de 500 000 tirages photographiques, dont une part conséquente est inédite. Par ce don, Libération a choisi de préserver la part la plus précieuse de son patrimoine documentaire, et d’y donner largement accès au public. Comme l’a dit avec humour Bruno Ricard, directeur des Archives de France, dans son discours inaugural de l’exposition : « Les documents les plus anciens que nous conservons ont 1500 ans ; ce sont des papyrus mérovingiens. Les photographies de Libération ont vocation à être conservées et utilisées sur un temps au moins aussi long. »

Ces archives visuelles reflètent les orientations politiques et esthétiques du journal mais traduisent aussi son influence déterminante dans l’écosystème de la photographie médiatique et son soutien sans précédent aux photographes, à travers ses commandes de reportages entiers. Cet ensemble rejoint aux Archives nationales les trente-deux fonds issus d’organes de presse, d’agences, de dirigeants de journaux et de journalistes, comme celui du Petit Parisien puis du Parisien libéré, ou encore du service photographique du quotidien Le Monde, entré en 2020 aussi par un don.

En attendant le classement de ces photos qui permettra leur consultation par tous les lecteurs intéressés, l’exposition des Unes est accessible gratuitement au public jusqu’au 18 février 2024.