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Au large de Brest, on recherche deux épaves du XVIe siècle

Il y a quelques jours s'achevait une campagne de recherches sous-marines en Bretagne, entre la baie de Bertheaume et l’anse de Camaret. Son but ? Résoudre une énigme vieille de 500 ans en retrouvant les épaves de La Cordelière et du Regent à l'aide de technologies modernes et des archives de la Bibliothèque nationale, notamment des listes de naufrages connus.

Ces deux navires ont coulés le 10 août 1512, lors d’une bataille entre les marines françaises et anglaises qui s'est déroulée au large de Brest. La campagne s'est achevée en demi-teinte, car les premiers résultats sont à la fois prometteurs, mais un peu décevant.

Prometteurs, car "une épave, sinon deux ont été découvertes qui pourraient avoir simultanément coulé dans le cours du Moyen-Âge, ou au tout début du XVIe siècle", indique le communiqué du Drassm. Le Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines et la région Bretagne, partenaires de ce projet ont mobilisé le navire scientifique André-Malraux.

Mais pour l'heure, c'est décevant, car il est impossible d'identifier formellement La Cordelière ou Le Régent, "en l’absence de pièces d’artillerie, en bronze ou en fer." Mais cette hypothèse tient quand même car "les caractéristiques du site sont extrêmement proches de celles que l'on conjecturait pour les épaves recherchées".

Le 10 août 1512, la fête de Saint-Laurent bat son plein et une réception est organisée à bord de la Cordelière, le navire amiral de la flotte française. Mais soudain on aperçoit les anglais qui s'apprêtent à débarquer en rade de Brest. Le sang du capitaine Hervé de Portzmoguer (ou Primauguet) ne fait qu'un tour et muni de l'autorisation d'Anne de Bretagne, il file vers l'ennemi, amenant à son bord les invités de la réception et comptant entre 800 à 1.500 hommes d'équipage.

Face à l'escadre anglaise, composée entre autres du Regent et ses 700 marins, commandés par Thomas Knyvett, l'engagement est d'une grande violence. La Cordelière est abordée par le navire anglais. Les deux bateaux sombrent, en flammes à la suite d’une explosion survenue à bord de la Cordelière. Ils emportent avec eux plus de deux mille âmes, selon le récit de ces deux heures de bataille.

On n'a jamais retrouvé les épaves. La récente expédition comptait beaucoup sur les techniques modernes embarquées à bord du navire scientifique André-Malraux pour lever l'énigme. Elles ont bien permis de repérer les constructions de bois, même enfouies sous le sable. Mais que sont devenues les seize tonnes de métal ­embarquées à bord de la Cordelière et du Regent, selon une estimation du poids de leurs nombreux canons ? L'avenir le dira, puisque les recherches de La Cordelière et du Regent devraient se poursuivre en 2019.

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