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Au large de la Floride, l'épave du XVIe siècle appartient bien à la France

Une épave gisant par 8 mètres de fond au large de la Floride, un entreprise privée spécialiste de la découverte de trésors des mers, un procès monumental qui oppose aux USA Global Marine Exploration à un Etat, la France... Tous les ingrédients d'une passionnante histoire sont réunis !

Justement, la Justice américaine vient de trancher sur deux points importants. C'est bien la France qui est propriétaire des vestiges de ce navire. Et ce navire est bien la Trinité, le vaisseau amiral du capitaine français Jean Ribault.

Pour la France et d'ailleurs aussi pour les Etats-Unis, cela ne faisait déjà aucun doute. Le bateau naufragé faisait partie de la Marine Royale et c'était même le navire amiral de Jean Ribault, un navigateur protestant envoyé en pleine guerre de religion par l’amiral Gaspard II de Coligny et qui prit possession de la Floride pour y établir une colonie protestante. Le 10 septembre 1565, son navire coulait et son capitaine ainsi que son équipage étaient faits prisonniers par les Espagnols, la plupart, dont Ribault furent exécutés parce qu'ils étaient protestants.

En septembre 2015, l'épave a été localisée et fouillée par la sulfureuse entreprise de sauvetage Global Marine Exploration, annonçant qu'elle avait trouvé trois canons en bronze ornés et un monument en marbre représentant les armoiries de France, à la fleur de lys. Mais Global Marine Exploration avait affirmé que cette épave n'était pas celle de La Trinité, mais celle d'un navire espagnol transportant les restes de La Trinité. Une argumentation qui n'a pas convaincu les juges fédéraux. En vertu de la loi américaine de 2004, le "US Sunken Military Act", les épaves des navires militaires étrangers, retrouvées dans les eaux territoriales américaines restent toujours la propriété du pays d'origine du navire, donc de la France.

L'enjeu, c'est évidemment le trésor archéologique que constituent les vestiges de La Trinité. Le site est désormais protégé par la loi et aussi par la Marine américaine, pour empêcher les pillages. Il faut dire qu'à 1 million de dollar le canon en bronze, le site fait des envieux. Des fouilles archéologiques seront entreprises avec la collaboration de la France quand que le délai d'appel en Justice de Global Marine Exploration sera dépassé, donc après la fin août. Toutefois, le temps ne presse plus et la France va "évaluer ce qu'elle allait faire à propos de ce naufrage", a annoncé l'avocat américain de notre Etat.

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