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Aux Etats-Unis, les tests ADN de prédiction de maladie à nouveau autorisés

Pionnière des tests ADN aux Etats-Unis, l'entreprise californienne 23andme vient de retrouver les grâces de la tatillonne FDA (Food and drug administration). Celle-ci contestait à l'entreprise le droit de commercialiser des tests ADN à visée médicale et lui avait demandé de se contenter des simples tests génétiques à visée généalogique. Depuis trois ans, 23andMe ne commercialisait donc plus que de simple tests permettant de connaître les migrations de sa famille "ancienne" et d'établir des liens avec des personnes partageant les mêmes segments d'ADN, les potentiels cousins génétiques.

Tout cela vient de changer, car après d'âpres discussions, la FDA est revenue sur ces limites, ouvrant la voie, à nouveau, à la commercialisation de tests pour savoir si vous risquez de contracter certaines maladies comme Alzheimer ou Parkinson, en tout dix maladies génétiques héréditaires. Pour lever la barrière, 23andMe a du procéder à de gros efforts de simplification des tests et d'explications des résultats aux clients.

L'un des plus grands défis était de rendre les résultats des tests ADN compréhensibles pour le grand public. Il fallait notamment faire comprendre que l'on peut avoir une mutation génétique donnée, mais ne jamais contracter la maladie. Il fallait faire passer le message que certaines maladies portées par tel ou tel composant génétique peuvent se développer uniquement en cas de mutations d'autres gènes, de diverses fluctuations ou des facteurs environnementaux comme l'alimentation ou l'exposition à certains produits chimiques.

23andMe a dû affiner ses rapports pour chacune des dix maladies afin de s'assurer que les subtilités du risque de maladie pour chaque personne étaient faciles à comprendre. D'après les études menées par l'opérateur, les gens apprenant une mauvaise nouvelle, c'est à dire une exposition potentielle au développement d'une maladie génétique, sont "moins préoccupés que les chercheurs l'ont imaginé". Mais les américains du gène se veulent rassurants : le nouvel étiquetage de 23andMe incite les gens à parler à un médecin, s'ils se sentent anxieux à propos de leur information génétique...

Cette évolution légale américaine est intéressante, car depuis 2013, elle sépare nettement les tests ADN à visée médicales de ceux à visée généalogique. Or en France, la crainte de voir exploiter le gène par des opérateurs commerciaux prédisant les risques de maladies en lieu et place du corps médical est le principal obstacle à la commercialisation de ces tests. La loi française interdit la vente de tout type de test ADN sur notre territoire, ce qui n'empêche pas des Français, de plus en plus nombreux, d'aller acheter ces tests dans d'autres pays et en recevoir les résultats, en toute légalité, sur leur boites mails.

Pendant ce temps là, 23andMe se constitue l'une des plus grandes bases de données sur le génome humain dans le monde, utilisable à la fois comme outil ludique et comme outil de recherche pour détecter les nouveaux gènes susceptibles d'évoluer en maladie. Si l'on règle et encadre les conséquences éthiques de ces tests, une autre question -scientifique et économique- se pose : la loi française actuelle bride t-elle la recherche ?

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