Camille Heraud, conducteur de chevaux
Il s’appelait Camille Henri Léon Heraud. Né de père inconnu à Cognac (Charente), le 2 février 1895, il fit la bataille de Verdun en 1916, où, sous un déluge d’obus, il se distingua par son courage et sa vaillance. Il conduisit des attelages de chevaux contenant des obus sur le front. À la fin de la guerre, il rentra chez lui, décoré pour sa bravoure. Il reçut la Croix de guerre. Sur son livret, dans les actions d’éclats, on peut lire : « Bon conducteur sur le front, depuis le début de la campagne. A fait preuve de courage dans des circonstances périlleuses ».
Faisant partie d’une unité qui employait des chevaux comme force de traction, il fut gazé plusieurs fois au gaz moutarde employé par les Allemands afin d’empêcher l’avancée des troupes françaises et leur interdire l’accès à des zones stratégiques. Il revint de la guerre avec de graves séquelles, des poumons détériorés, rongés à jamais par ce terrible gaz, et une stérilité définitive. Il fut réformé pour raisons médicales le 25 août 1939.
Il se maria à Cognac avec ma grand’ tante, Anne Marie Le Bosco le 19 février 1921. Après la guerre, Il fut verrier. Un métier dur, qui ne ménageait pas ses poumons tant abîmés. Son plus grand regret fut de ne pas avoir de descendance. Il s’éteignit dans sa demeure, à Cognac, le 18 août 1959. D’après ce que raconte ma mère, sur son lit de mort, il revécut les jours sanglants de la bataille de Verdun et pleura sur ses chevaux tués à ses côtés, tandis que lui-même conduisait son chariot.
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