Conseil supérieur des Archives : des chiffres et des faits
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Connaissez-vous le Conseil supérieur des Archives ? Cette instance créée en 1988, afin "d'éclairer l'action du ministère de la Culture en matière d'archives publiques et privées" est présidée par une personnalité politique, l'ancien ministre et ex-président du Conseil Constitutionnel Jean-Louis Debré. Lors de la dernière réunion qui s'est tenue fin mai 2024, nulle annonce fracassante, malgré la présence de la ministre de la Culture, Rachida Dati, mais plutôt des constats et quelques chiffres.
Ainsi, on a (ré)appris que les sites Web d'archives remportent un énorme succès : pour une personne présente en salle de lecture, on compte 250 internautes. Les sites internet des archives ont reçu 67 millions de connexions en 2022.
L'ancrage rural des services d'archives est par ailleurs une composante importante de la valorisation des archives, comme l'a précisé le directeur des Archives des Hautes-Alpes Jean-Christophe Labadie. Ce département étant très enclavé, des expositions, conférences et lectures d'archives sont organisées. Mais pour que ces manifestations itinérantes aient du succès, il faut que "des liens directs soient établis entre les sujets abordés et les territoires".
La collecte aux Archives nationales a également été commentée par son directeur Bruno Ricard, montrant une forte prédominance des fonds provenant du ministère de l'Intérieur, en particulier en raison du volume des dossiers de naturalisation. Les archives privées constituent 10 % de la collecte, en tout 8 km linéaires en 10 ans comme des fonds d'archives de politiques (Jack Lang) ou personnalités (Françoise Dolto), archives seigneuriales, familiales ou issues d'enquêtes comme celles menées par la Commission indépendante sur les abus sexuels de l'Eglise (CIASE).
Deux autres communications ont marqué cette réunion. Celle du Conseil International des Archives, a permis à sa présidente Josée Kirps, de présenter cet organisme délivrant des formations et des publications sur des thématiques liées aux archives déplacées, la prévention des trafics et vols d'archives, le droit d'accès dans les situations conflictuelles, etc. Enfin, le réseau Archivistes sans frontières se préoccupe lui de conservation de documents qui témoignent de conflits internationaux (guerre en Bosnie, génocide au Rwanda, dictatures en Amérique du Sud, etc.). Sa présidente Christine Martinez a précisé comment le réseau international associatif intervient dans des situations d'urgence.
L'ambition du Conseil Supérieur des Archives est donc là, servir de caisse de résonance des grands enjeux de la politique archivistique française pour la société, la vie culturelle, la mémoire de la Nation et la vie démocratique.
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