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Décret d'abolition de l'esclavage de 1848, deuxième "Essentiel" de notre histoire

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Décret du gouvernement provisoire sur l'abolition définitive de l'esclavage dans les colonies datant du 27 avril 1848. Archives nationales BB-30-1125-A-296.
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Archives nationales

L’esclavage avait été aboli une première fois en 1794 par la Convention, suite logique de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen qui proclamait que « les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits ». Mais cette première abolition est inégalement appliquée : dans l’océan Indien, les colons font obstruction tandis que la Martinique, Tobago ou Saint-Lucie, devenues britanniques, l’ignorent. En Guadeloupe et en Guyane, l’esclavage est rétabli dès 1802 par Napoléon Bonaparte, alors Premier consul, au prix d’une répression sanglante.

Il faut une seconde révolution, celle de 1848, pour que l’esclavage soit définitivement aboli, sous l’impulsion de Victor Schoelcher et d’autres abolitionnistes convaincus comme Lamartine, l’homme fort du gouvernement provisoire. Le décret d’émancipation, publié le 27 avril 1848, comporte neuf articles, volontairement brefs, précédés par un puissant préambule affirmant que l’esclavage est un « attentat contre la dignité humaine » et qu’il représente une « violation flagrante du dogme républicain : Liberté-Egalité-Fraternité ».

C’est ce document qui est présenté au public jusqu’à l’automne à l’Hôtel de Soubise, siège des Archives nationales, aux côtés du texte précurseur de 1794, dans le cadre du cycle « Les Essentiels » lancé en septembre dernier avec la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen.

« La présentation de documents emblématiques de notre Histoire (…), mis en lumière, replacés dans leur contexte et accessibles à tous, est conçue comme une contribution à notre échelle et avec nos ressources à la cohésion nationale », a déclaré Bruno Ricard, directeur des Archives nationales, en inaugurant l’exposition le 11 mai dernier.

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A l'occasion de l'inauguration présidée par Bruno Ricard, directeur des Archives nationales, l'ancien Premier ministre Jean-Marc Ayrault, président de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage, a rappelé le projet en cours d’un mémorial dans le jardin des Tuileries avec les noms des quelque 250 000 émancipés de 1848.
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Véronique Tison

Également présent, l’ancien Premier ministre Jean-Marc Ayrault, président de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage, a rappelé le projet en cours d’un mémorial dans le jardin des Tuileries avec les noms des quelque 250 000 émancipés de 1848, dont le long recensement est actuellement effectué en partenariat avec les Archives nationales et des associations de généalogie.

Bruno Ricard a indiqué que l’exposition de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen avait attiré 41 000 visiteurs à l’Hôtel de Soubise entre septembre et décembre, un chiffre supérieur aux attentes, témoignant de l’intérêt du public pour ces « Essentiels » de l’Histoire.

Lors du lancement du cycle, les internautes étaient invités à choisir, parmi douze propositions, les deux documents suivants à exposer. Leurs votes, a précisé le directeur, se sont portés en majorité sur l’ordonnance de 1944 instituant le droit de vote des femmes, qui sera donc présenté au public cet automne, suivi au printemps 2023 du texte de la loi dite Badinter de 1981, portant abolition de la peine de mort.

Informations pratiques

« Les Essentiels », exposition gratuite du 12 mai au 5 septembre 2022.

Archives nationales, site de Paris, 60 rue des Francs-Bourgeois, Paris 3e

Du lundi au vendredi de 10 h à 17 h, samedi et dimanche de 14 h à 17 h 30, fermé le mardi.

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Version du décret exposée aux Archives nationales jusqu'au 5 septembre 2022.
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Véronique Tison

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