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Dernière ligne droite pour l'état civil de Charente en ligne...

Un calme olympien règne aux Archives départementales de Charente. Quand dans d'autres départements, des généalogistes en colère montent des pétitions pour réclamer la mise en ligne de l'état civil, ici, dans la patrie du Cognac, on voit les choses très sereinement, sans pression. "Bien sûr, nous avons des demandes de lecteurs, mais les gens sont patients, car ils nous voient travailler sur ce sujet depuis longtemps et savent à quelles difficultés nous sommes confrontés", assure la directrice. A la tête de l'institution, Isabelle Maurin-Joffre se refuse à donner une date précise pour le lancement de l'état civil sur Internet : "Ce sera en 2012, certainement, mais je ne peux pas être plus précise, car nous sommes soumis à des aléas techniques, budgétaires et aussi politiques avec les élections qui approchent". Avant ou après l'été, on ne le saura pas, même si le site affiche un rassurant "pour le premier trimestre 2012".

Pour refaire le film, l'état civil de la Charente n'avait jamais été microfilmé. En conséquence, les lecteurs consultaient directement les registres originaux, si bien que ces cahiers fragiles allant du XVIe au XXe siècle ont été particulièrement malmenés, avec le succès de la généalogie depuis 40 ans. En préalable de toute numérisation, un budget de 150.000 euros de restauration a été voté afin de réparer les outrages d'une trop forte manipulation. Cette opération menée à bien, les registres rénovés finissent de passer sous les lampes des scanners. Les images sont donc prises et ce sont les utilisateurs de la salle de lecture qui en auront la primeur, puisqu'elles seront disponibles en test grandeur nature sur place avant le lancement sur Internet.

Sur quel site Web prendront-elles place ? Là encore, c'est l'inconnue. Actuellement, le site du Conseil Général héberge les fonds déjà numérisés, mais la question reste posée sur l'opportunité d'ouvrir un site spécifique. Les Archives départementales mènent depuis plusieurs années une politique de mise en valeur de certains fonds : les classiques cadastre napoléonien et recensements de population (1841-1901) cotoient le très original Dépôt des marques charentaises, comportant notamment des étiquettes des maisons de Cognac (avec moteur de recherche nominatif). A voir également, le fonds du fleuve Charente (1696-1788), les cartes postales, les cahiers de doléances avec les procès-verbaux d'élection (1789), les inventaires de la séparation des Eglises et de l'Etat (1906), les cahiers des instituteurs de la Grande guerre (1914-1918), la presse locale (1789-1791), les bulletins paroissiaux (1908-1935) et une collection de documents inédits sur l'histoire économique de la Révolution française (1907).

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