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Des archives oubliées du camp de Royallieu ressurgissent après 80 ans

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Mémorial de l'internement et de la déportation de Compiègne

Et dire que l'on croyait les archives du camp de Royallieu perdues à jamais... Cet été, après quatre années de recherches, le directeur du Mémorial de l'internement et de la déportation à Compiègne a localisé un véritable trésor documentaire. Dormant dans un grenier d'un hôtel particulier de la rue Le Féron en centre-ville, un lot exceptionnel d'archives a été retrouvé, constitué de deux gros livres de 150 pages contenant des listes nominatives de déportés, d'un registre d'infirmerie et de 800 lettres écrites par des familles. 

Ces archives de l'administration militaire allemande avaient été récupérées par la délégation locale de la Croix-Rouge, après la fuite des Allemands en 1944. L'association avait réuni ces papiers pour tenter de retracer le parcours des internés et informer leurs familles. Puis, elles ont visiblement été oubliées, car jusqu'à cette découverte, il était largement admis que les archives du camp de Royallieu avaient été détruites par l'occupant lors de son départ précipité. 

Ces documents sont particulièrement utiles à la mémoire et par ailleurs très émouvants. Dans le lot figurent des listes nominatives, dont celle du fameux convoi du 2 juillet 1944, tristement surnommé le « convoi de la mort ». Ce transport, qui emmenait 2 182 personnes vers le camp de Dachau, s’est déroulé dans des conditions si inhumaines que près de 500 prisonniers ont perdu la vie en chemin. Un registre d'infirmerie a également été retrouvé, offrant des détails sur les maladies qui frappaient les internés.

Autre élément poignant : un lot de 800 lettres écrites par des familles entre 1943 et 1945. Ces correspondances, adressées à la Croix-Rouge, étaient souvent de déchirants appels à l’aide, des parents désespérés cherchant des nouvelles de leurs proches internés. L'intérêt généalogique de ces archives s'additionne à leur intérêt historique, car elles révèlent des informations cruciales sur le fonctionnement de ce camp situé aux portes de Paris, d'où des milliers de prisonniers ont été déportés vers Auschwitz et Dachau.

Le Mémorial de l’internement prévoit de rendre ces archives accessibles au public, offrant ainsi aux chercheurs une nouvelle chance de retrouver des fragments du vécu des familles et reconnecter les fils du passé

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