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Deux nouvelles bases de données sur Mémoire des hommes

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Le formulaire de recherche donne accès à la cote du dossier individuel conservé à la DAVCC à Caen. Ici l'exemple de la célèbre résistante et ethnologue Germaine Tillion (1907-2008), déportée à Ravensbrück en 1943.
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Capture Mémoire des hommes

A l’occasion des commémorations du 8 mai 1945, Mémoire des hommes met en ligne sa base de données des déportés-résistants revenus de déportation, en tout 25 000 personnes dont les dossiers individuels sont conservés à l’antenne de Caen du Service historique de la Défense (SHD).

Le SHD conserve à la Division des archives des victimes des conflits contemporains (DAVCC), à Caen, un fonds très important de dossiers individuels des victimes de la répression nazie, notamment ceux concernant les déportés de la résistance.

Créé en 1948, le titre de déporté de la résistance (ou déporté résistant) a été établi par le ministère des Anciens combattants et victimes de guerre pour honorer ceux qui, durant la Seconde Guerre mondiale, ont accompli des actes de résistance qui ont directement entraîné leur arrestation par l’occupant nazi puis leur déportation dans des camps de concentration. Il ne suffit donc pas d’avoir appartenu à la résistance et d’avoir été déporté pour obtenir ce titre ; le lien de causalité entre l’arrestation, la déportation et l’activité de résistance doit être patent.

Les dossiers individuels de ceux qui ont obtenu ce statut témoignent de la démarche administrative entreprise par les demandeurs qui doivent fournir les preuves de leur appartenance à un réseau de résistance, détailler les circonstances de leur arrestation, mentionner le cas échéant leur passage devant un tribunal militaire allemand, relater leur parcours en captivité dans des prisons en France ou en Allemagne nazie, puis leur parcours en déportation qui peut inclure plusieurs camps de concentration et kommandos de travaux forcés.

Pour permettre aux commissions départementales puis nationales de statuer, l’administration des Anciens combattants et victimes de guerre a complété ces dossiers par l’analyse des archives récupérées après-guerre - notamment celles des prisons en France ou en Allemagne ainsi que celles des camps de concentration - et parfois diligenté des enquêtes administratives menées par la gendarmerie.Les quelque 25 000 dossiers concernent des survivants de la déportation pour l’essentiel, la plupart des archives des résistants décédés dans les camps étant conservés dans la sous-série dite des « morts en déportation ».

La majorité des dossiers est librement communicable à Caen mais il peut arriver que certains d’entre eux, dont l’instruction difficile ou des recours administratifs successifs ont démesurément allongé le temps de traitement, puissent nécessiter une demande de dérogation due aux délais de communicabilité d’une partie des documents.

Mémoire des hommes a par ailleurs mis en ligne une base de données de plus de 100 000 noms d’engagés et appelés des anciennes colonies françaises, dont les registres sont en ligne depuis le 10 novembre 2021.

Cette mise en ligne est issue de l’indexation nominative réalisée par intelligence artificielle (IA) et pilotée par le Service historique de la Défense. « L’intelligence artificielle a permis un gain de temps de plusieurs années dans l’indexation de ces registres, même si tout n’est pas parfait à 100 % », précise le portail.Ces deux nouvelles mises en ligne portent à 25 le nombre de bases de données accessibles sur Mémoire des hommes, qui fête ses 20 ans cette année.

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