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Éduquez l’intelligence artificielle avec les Archives de Belfort

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Apprendre à lire à la machine pour qu’ensuite elle le fasse à notre place, c’est la première phase du projet lancé par les Archives de Belfort en partenariat avec l’entreprise Teklia. Chaque bénévole se voit attribuer un lot de pages qu’il peut transcrire à son rythme dans la plateforme dédiée.
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Capture AM Belfort

Comme nous l’avons détaillé dans notre dossier intitulé « Intelligence artificielle : quand les machines liront pour nous », les ordinateurs ont besoin d’apprendre l’écriture d’un scribe avant de devenir autonome pour lire tout ce qu’il a rédigé. Cet apprentissage passe, dans la plupart des cas, par un accompagnement humain : plusieurs pages sont transcrites par de « vrais » lecteurs pour servir ensuite de base de comparaison à la machine et lui permettre de décrypter les pages restantes.

Les différentes expérimentations menées dans ce domaine ont aussi montré qu’il était plus simple d’apprendre à une machine à lire un corpus de documents cohérent. Autrement dit, il est trop tôt pour qu’une intelligence artificielle passe instantanément d’un acte de baptême de XVe siècle à un testament du XVIIIe siècle ou un courrier de Poilu. Les Archives nationales ont choisi par exemple de cibler leurs efforts en la matière sur les répertoires de notaires, les Archives départementales de la Côte d’Or ont privilégié les registres des décrets des États de Bourgogne et le projet Socface se consacre exclusivement aux listes nominatives de population de 1836 à 1936.

Le projet que lancent aujourd’hui les Archives de Belfort concerne les anciennes délibérations du conseil municipal, qui constituent une source d’informations essentielles pour connaître l’histoire de la ville sur la vaste période qui va de 1790 à 1946. Depuis l’an dernier, ces précieux registres sont numérisés et, bientôt, ils vont être passés à la moulinette de l’intelligence artificielle pour être intégralement transcrits afin de les rendre plus accessibles.

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S’inscrire pour participer à distance au projet belfortin concerne tous les internautes car le bénévolat fourni servira ensuite à d’autres projets identiques, sur d’autres archives, dans d’autres régions.
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Capture AM Belfort

C’est la société française Teklia, celle-là même qui œuvre pour Socface, qui gère le projet en partenariat avec la ville de Belfort. Les logiciels de reconnaissance automatique des écritures manuscrites qu’elle développe s’appuient sur cette fameuse phase d’apprentissage pour laquelle l’intervention humaine est indispensable. Un appel à bénévoles est donc lancé, ouvert à toutes et à tous. Il est proposé à chaque contributeur de retranscrire quelques pages à son propre rythme. Si certaines pages sont trop difficiles à lire, il suffit de les passer, elles seront ensuite transmises à d’autres lecteurs plus aguerris.

Nous encourageons donc chacun d’entre vous, ayant ou non des ancêtres à Belfort, à participer à ce projet qui sera utile à tous car l’apprentissage acquis par la machine sera ensuite transférable à d’autres projets qui, peut-être, vous concerneront directement. S’inscrire est facile, il suffit de créer son compte sur la plateforme Callico (une adresse électronique suffit, pas besoin d’indiquer son nom ni plus de coordonnées) et de suivre les indications données par Teklia. Si le nombre de volontaires est important, l’opération pourrait prendre un à deux mois seulement !

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