Exposition sur "Le camp d’internement de Mérignac (1940-1944)"

Situé à 11 kilomètres de Bordeaux et installé dans une ancienne blanchisserie de l’armée américaine, le camp de transit et d’internement de Beaudésert-Mérignac a accueilli par vagues entre 1940 et 1944 ceux que le gouvernement de Vichy considérait parias, à commencer par les nomades, y compris les enfants.

Qualifiés d’ « indésirables », ceux qui furent enfermés dans ce camp étaient étrangers, militants politiques, internés de droit commun, juifs… et nombre d’entre eux furent placés dans des camps d’internement dont celui de Mérignac est un exemple parmi les 200 que comptait la France.

De son ouverture le 17 novembre 1940 à sa fermeture en 1948, il a accueilli plus de 8 000 personnes.

Conservées aux Archives départementales de Gironde, les archives du camp rendent compte – au-delà de son fonctionnement administratif - de la vie des internés durant les longs mois qu’ils y passèrent, quotidien que les généalogistes ont toujours à cœur de retracer.

Elles sont aussi la seule trace de ce moment de l’histoire de Mérignac, aucune autre ne subsistant du camp lui-même.

Après une présentation du contexte général et régional, l’exposition met volontairement l’accent sur les internés et leur vie au quotidien dans le camp à travers une riche diversité de documents, essentiellement nominatifs et concernant toutes les catégories de population internées.

Parmi les étrangers, les Espagnols étaient majoritaires et leurs noms apparaissent sur des listes conservées en série W des Archives départementales.

Les registres d’entrée, dont le premier débute en juin 1940, mentionnaient les dates d’arrivée et de sortie. Ils précisaient notamment pour chaque interné sa situation familiale, sa profession et parfois même sa filiation, information capitale pour les généalogistes.

Concernant les juifs, nombreux dans la région, des exemples de fiche familiale et de fiche individuelle remplies lors du recensement d’octobre 1940 sont reproduits.

Liste nominative et carnet anthropométrique de nomades comptent parmi les documents présents dans le fonds et à l’intérêt évident, tant historique que généalogique.

Les visites aux internés faisaient l’objet de demandes d’autorisation dont des bordereaux livrent aujourd’hui la trace.

Même non nominatif, un document mérite d’être signalé : le menu d’une semaine d’internement qui permet de savoir précisément ce que mangèrent les internés au cours de leurs deux repas journaliers.

Un riche programme de conférences entoure l’exposition qui permet, au-delà de l’histoire particulière du camp de Mérignac, d’avoir un aperçu de la diversité des documents existant sur ces lieux d’enfermement qui assombrirent encore un peu plus cette funeste période.

Pour ceux qui n’auraient pas l’opportunité de se déplacer aux Archives, l’exposition est aussi accessible en ligne sur le site des Archives municipales de Mérignac.