Fédération de généalogie : démission de la présidente et du bureau
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Jeudi noir et situation inédite pour la Fédération française de généalogie : depuis ce 1er février 2024, elle n’a plus de présidente. Valérie Gautier a démissionné avec effet immédiat, suivie en bloc par tout le bureau, Alain Rossi, Danielle Latte et Jean Legrand, également trésorier. Par ailleurs, une rupture conventionnelle a été signée avec l'unique salariée, l'assistante de la Fédération avec effet au 3 février.
Les raisons invoquées pour cette démission générale sont "l’extrême incivilité de certains administrateurs fédéraux, confinant au harcèlement et à la misogynie, la présidente fédérale étant régulièrement taxée de folle, dans des circulaires", indique Pierre Le Clercq, président de la Société généalogique de l'Yonne. Une accusation réfutée par Jean-Claude Le Bloas, secrétaire général du Centre généalogique des Côtes-d'Armor : "C'est absurde, ce n’est pas du harcèlement que de réclamer des informations. La présidente ne répond plus aux messages. Elle n’admet pas qu’on puisse contester une décision. Et il n'y a pas plus de misogynie. Par le passé, des femmes ont occupé des postes importants à la Fédération, notamment de trésorière, sans que cela ne pose aucun problème".
Depuis des mois, la crise couvait aussi pour des raisons financières. Le budget prévisionnel de 2024 présenté en juin a déjà été retoqué par deux fois par l'Assemblée générale de "l'association des associations de généalogie", tandis que son Conseil d'administration l'avait approuvé. Ses membres s'écharpent sur la question de vendre ou non le siège de Pantin, étant très peu occupé par les associations, qui ne s'y réunissent presque plus. La Fédération est en effet propriétaire d’un étage de la tour Essor dont les charges de copropriété, d’impôts fonciers et de travaux de mise aux normes plombent ses comptes.
Un conseil d’administration, convoqué depuis plusieurs jours, doit se tenir ce samedi 3 février 2024. Il a pour ordre du jour la révocation du bureau fédéral, un vote désormais sans objet, et l'élection d'un nouveau bureau et d'un(e) nouveau(elle) président(e). Valérie Gautier a fait savoir qu'elle comptait bien garder son siège au Conseil d'administration. Lors de sa prochaine réunion, c’est l’avenir de l'institution qui est en jeu. "Une petite équipe va se présenter demain, précise Jean-Claude Le Bloas qui candidatera comme secrétaire adjoint. Si elle est élue, ce sera pour gérer jusqu’à la fin du mandat actuel. Mais ce n'est pas dit qu'elle arrivera à renflouer le navire". La Fédération française de généalogie est née en 1968. Son modèle semble difficile à réformer, même si d’évidence, le monde généalogique a de son côté complètement changé de matrice.
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