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Fusillés pour l'exemple : il n'y aura pas de réhabilitation collective

100 ans après les faits, le dossier des fusillés pour l'exemple est toujours aussi sensible. Mais selon le gouvernement, il ne peut pas être pris dans son ensemble et rien ne justifie une réhabilitation collective des 918 soldats, sous-officiers et officiers qui ont été passés par les armes, parfois sans jugement, entre 1914 et 1918.

Par la voix du secrétaire d’État aux Anciens combattants et à la Mémoire, Kader Arif, le gouvernement a émis un avis défavorable au vote d'une proposition de loi communiste relative à la réhabilitation collective des fusillés de la guerre de 1914-1918. Le Sénat a examiné ce texte jeudi 19 juin 2014 et l'a rejeté. Cette position reflète celle du président de la République qui avait pris deux engagements le 7 novembre dernier : qu'une place soit accordée à l'histoire des fusillés au musée de l'Armée aux Invalides ; et que les dossiers des conseils de guerre soient numérisés et disponibles.

Ces deux engagements sont en passe d'être tenus. Kader Arif a annoncé devant les sénateurs l’inauguration des nouvelles salles 14-18 du musée de l’Armée, à l’Hôtel national des Invalides, au cours de la première quinzaine de novembre. Le musée de l’Armée disposera aussi de la base de données de tous les fusillés. "Il ne s'agira pas d'un site Internet dédié mais d'un enrichissement du chapitre "Première Guerre mondiale" qui existe sur le site Mémoire des hommes", a précisé le secrétaire d’État.

Avec ces deux engagements, le gouvernement considère qu'il s'agit d'une véritable reconnaissance, mais cela ne règle en rien le problème de la réhabilitation. Si parmi les 918 fusillés figurent quelques cas isolés de condamnés de droit commun (voleurs, violeurs, assassins), la plupart des soldats exécutés l'ont été pour rébellion, mutinerie ou acte de lâcheté. Mais l'examen attentif des conseils de guerre montre parfois des règlements de compte et même des exécutions sommaires, comme celle du sous-lieutenant Chapelant, seul officier fusillé, dont le comportement semble au contraire avoir été exemplaire. Le secrétaire d'Etat aux Anciens combattants lui a accordé la mention mort pour la France en 2012, sans que son cas puisse être examiné sur le plan de la réhabilitation. Les habitants de sa ville natale d'Ampuis dans le Rhône se sont de longue date indignés de l'injustice de son sort et son nom a été gravé sur le Monument aux Morts dès 1924...

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