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Généalogie de Robert Badinter : de l'Ukraine à Fontenay-sous-Bois

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Les parents de Robert Badinter, Samuel et Chiffra, avaient demandé et obtenu dès 1928 d’être naturalisés Français, en francisant alors leur prénom, en Simon et Charlotte, par volonté d’intégration.
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Philippe Grangeaud / Solfé communications

Né voilà près de 96 ans, Robert Badinter a vu le jour dans une famille juive ashkénaze du XVIe arrondissement de Paris, dont la généalogie est bien mal connue (confère l’arbre proposé sur Geneastar, qui ne lui vaut que 8 cousins…).

Le patronyme lui-même, rare, originaire d’Ukraine, reste d’origine obscure. Les racines proches sont d’abord en Bessarabie, région partagée aujourd’hui entre la Moldavie et l’Ukraine, d’où étaient venus ses deux parents, au lendemain de la Première Guerre mondiale.

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Généalogie de Robert Badinter sur Geneastar.
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Capture Geneastar

La généalogie agnatique des Badinter butte sur Vladimir Badinter, qui serait né à Poltava, ville du nord-est de l’actuelle Ukraine, vers 1785. Vraisemblablement paysan, il aurait été soldat au temps de l’arrivée des troupes napoléoniennes en Russie, en 1812. Comme son fils, Simon, l’arrière-grand-père de Robert, sera à son tour sergent durant la guerre de Crimée, et mourra à Sébastopol, en 1845, en laissant un fils, Abraham, né en 1853 à Poltava, qui migrera vers l’ouest et mourra à Telenesti, en Moldavie, où il élèvera des bovins et fera le commerce du cuir et des peaux. Simon, le fils de celui-ci – le père de Robert – ayant appris le métier paternel, choisira, vers l’âge de 25 ans, après la mort de son père, de partir l’exercer en France, où il s’établira à Paris et obtendra un diplôme d’ingénieur commercial.

Il épousera une compatriote, Chiffra Rosenberg, native d’Edinet, en Bessarabie, fille de Schulim et d’Idiss, venus eux aussi au lendemain de la guerre et établis à Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne) :

  • Schulim, qui avait fait son service militaire à Vladivostok et participé à la guerre russo-japonaise de 1904-1905, décèdera à peine arrivé à Fontenay, en juin 1920, avec un acte de décès accessible en ligne, donnant sa filiation, qu’aucun des arbres en ligne ne précise (Schauma Rosenberg et Esther Maya) ;
  • Idiss, veuve, était restée à Fontenay avant de gagner Paris, avec ses deux fils, Salomon et Naftali. Le second sera déporté avec elle et mourra comme elle à Auschwitz. Une grand-mère qui parlait à ses petits-fils en yiddish et auquel Robert a récemment consacré un livre (sans compter une version en bande dessinée).

Mariés donc le 7 juin 1923, à la mairie de Fontenay-sous-Bois puis à la synagogue Nazareth, dans le IIIe arrondissement, Samuel et Chiffra avaient demandé et obtenu dès 1928 d’être naturalisés Français, en francisant alors leur prénom, en Simon et Charlotte, par volonté d’intégration, Simon étant arrêté en 1943 par la Gestapo et déporté de Drancy au camp de Sobibor, en Pologne, où il trouvera la mort.

Ajoutons éventuellement la généalogie, beaucoup mieux connue, d’Élisabeth Badinter, la seconde épouse de Robert Badinter et femme de lettres bien connue, fille de Marcel Bleustein-Blanchet, fondateur de Publicis et petite-fille par sa mère du socialiste Édouard Vaillant, consultable sur l’arbre en ligne de Jean-Marc Lutrin.

Commentaires

1 commentaire
  • Portrait de Laetitia GODDET-VERICEL

    Bonjour, Je pense que les parents de Schulim Rosenberg mentionnés dans son acte de décès sont : "Schauna" Rosenberg et Esther "Haya" (et non "Schauma" Rosenberg et Esther "Maya"). Cordialement.

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