Généalogie génétique : une start-up analyse l'ADN des cheveux sans racine
La résolution de cold cases est une affaire qui marche aux Etats-Unis, y compris pour les entreprises. En effet, c'est toute une économie qui est en train de naître autour de ce nouveau business : parvenir à extraire de l'ADN sur des échantillons de plus en plus dégradés et datant d'il y a de plus en plus longtemps !
Dernière en date, la société américaine Astrea Forensics, fondée en 2019 par des paléogénéticiens vient d'annoncer que désormais, elle est capable de récupérer des profils génétiques à partir de cheveux sans racines et d'autres échantillons très dégradés qui, jusqu'à présent, échouaient aux tests d'ADN médico-légaux traditionnels.
Astrea veut ainsi "contribuer à donner aux forces de l'ordre et aux enquêteurs en généalogie génétique les moyens de résoudre les affaires non résolues et de déterminer l'identité d'individus inconnus, datant de plusieurs jours ou de plusieurs décennies".
Les cheveux ne se dégradent pas beaucoup, mais avec le temps, lorsqu'ils sont tombés par terre, ils finissent par perdre leur follicule. Les nouvelles techniques permettent d'extraire de l'ADN directement dans un cheveu sans sa racine, ce que l'on avait longtemps cru impossible.
Astrae Fonrensic a été fondée par deux chercheurs, inventeurs de cette technique, Richard "Ed" Green, professeur associé d'ingénierie biomoléculaire à l'université de Santa Cruz et son collègue paléogénéticien Kelly Harkins Kincaid, ancien chercheur postdoctoral de l'UCSC.
La société, basée à Santa Cruz en Californie, a déjà résolu des dizaines de cas et continue à travailler sur des dizaines d'autres. "Il y a un marché pour cela", a déclaré M. Green. "Il y a une demande de service public et une mission sociale plus large".
La généalogie génétique étant interdite en France, les enquêteurs chargés des cold cases doivent se contenter d'exploiter des bases de données beaucoup plus restreintes que celles utilisées par les policiers américains. Avec forcément des succès moins retentissants, même si eux aussi bénéficient des avancées des technologies d'extraction ADN.
Vous devez vous connecter pour laisser un commentaire.