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Guyane : cinquante-quatre registres d'état civil d'esclaves restaurés

Fin 2018, les archives de la commune de Rémire-Montjoly en Guyane ont eu le plaisir de réceptionner cinquante-quatre registres historiques d'état civil. Un moment particulièrement émouvant, car le lot comprend des registres d'état civil d'esclaves datant de 1836 à 1848. Il s'agit également du plus ancien fonds d'archives détenu par la commune.

Ces registres avaient quitté la Guyane deux ans et demi auparavant pour être restaurés en métropole par les ateliers Quillet, spécialistes de ce type de documents historiques, situés à Loix, sur l'île de Ré en Charente-Maritime. Selon le journal France Guyane, les restaurateurs ont expliqué que "l'état de dégradation était assez avancé, il y avait des champignons. Des encres ferro-galliques ont été utilisées et elles ont tendance à transpercer le papier. Les feuillets étaient abîmés, ce qui rendait les feuilles cassantes, donc on a dû les doubler".

En tout, plus de mille pages ont été traitées et chacune d'elle est passée dans les mains d'une quinzaine de professionnels différents. Le traitement a duré deux ans et demi et a coûté 18.000 euros. Ces registres montrent une autre Guyane, divisée à l'époque en quartiers et peuplée "d'habitations", c'est à dire d'unités autonomes qui peuvent regrouper plus de cent personnes, par exemple dans le cas des sucreries.

Juste avant l'abolition de l'esclavage en 1848, on emploie dans ces "habitations" appelées la Franchise, la Madeleine, Beauregard, des êtres humains mentionnés comme "négrillons", "négresses" ou "hommes de couleur".

Autre point, certains de ces registres, bien qu'établis lors de leur rédaction en trois exemplaires n'existent plus qu'en une seule version, celle détenue par les archives de la commune de Rémire-Montjoly, ce qui les rend d'autant plus précieux et uniques.

Ils sont actuellement consultables sur place, mais prochainement ils seront publiés sur Internet. D'autres registres de cette collection restent à restaurer.

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