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Henri-Edmond Cross, un peintre au nom qui en cache un autre

Le Musée Marmottan-Monet, voisin du Bois de Boulogne, présente depuis le mois d’octobre 2011 une exposition de l’œuvre du peintre Henri-Edmond Cross au nom anglais et pourtant...

Intitulée « Henri-Edmond Cross et le néo-impressionnisme », l’exposition retrace la carrière du peintre selon un parcours chronologique, à travers une cinquantaine de ses œuvres provenant de plusieurs collections internationales. Elle confronte également son évolution à celle d’autres artistes dont plusieurs furent ses maîtres ou amis, tels Georges Seurat et Paul Signac. Elle offre ainsi un superbe panorama du néo-impressionnisme, mouvement artistique à la croisée de plusieurs courants.

Né Henri-Edmond Delacroix en 1856, soit plus d’un demi-siècle après le grand Eugène Delacroix, le peintre dut, pour éviter toute comparaison, changer son patronyme dans les années 1880. Il adopta alors tout simplement la traduction anglaise de son nom.Sans doute doit-on y voir aussi un rappel de ses origines maternelles car, né à Douai, Henri-Edmond Delacroix était le fils d’un négociant de la ville, Alcide Henri Benoît Delacroix et de Fanny Woollett dont le patronyme révèle l’origine anglo-saxonne. Une famille Woollett, d’origine anglaise, dont est issu le compositeur Henri Woollett (1864-1936), était présente au Havre au 19e siècle.

Du côté paternel, les ancêtres d’Henri-Edmond Delacroix, vivaient à Douai dès la seconde moitié du 18e siècle au moins. Son père y est né lui-même en 1820 et y était négociant, avant de venir à Paris où il mourut le 4 septembre 1902. Marié en 1855 à St Omer, dans le Pas-de-Calais, avec Fanny Woollett, il eut au moins deux enfants, dont Henri-Edmond, qui grandira à Douai, puis à Lille. Les grands-parents paternels du peintre, Pierre Natalie Joseph Delacroix et Magdeleine Aimée Narcisse Contrejean, étaient eux aussi natifs de Douai.

Les professions familiales énoncées dans les actes sont classiques pour l’époque et plutôt citadines, à la fois artisanales et commerciales : son grand-père paternel était marchand ferblantier et son arrière-grand-père, Guillaume Contrejean, marchand horloger.Montrant dans l’enfance une prédisposition pour le dessin, Henri-Edmond Delacroix fut encouragé à suivre des cours par un cousin, le docteur Auguste Soins, qui fut d’ailleurs témoin lors de son mariage à Paris en 1893 avec Joséphine Irma Clare. Pour l’anecdote, signalons que le docteur Soins est probablement celui qui donna son nom à la phytothérapie ou médecine par les plantes. Une parenté d’Henri-Edmond Delacroix avec son célèbre homonyme est peu probable, d’autant qu’Eugène Delacroix, dit-on, ne serait pas le fils de celui dont il porte le nom mais celui de Talleyrand…Pour ceux qui n’auront pas le temps de voir l’exposition parisienne, une seconde chance leur sera donnée, puisqu’une partie des œuvres exposées à Paris sera présentée du 12 mars au 19 juin 2012 au musée Matisse du Cateau-Cambrésis.

Pour y aller : Musée Marmottan-Monet, 2 rue Louis-Boilly, 75016 Paris, site Internet : http://www.marmottan.com

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