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Hommage à Philippe Rossignol

Alors que nous rendions hier hommage à Jean-Louis Garret, nous apprenions le décès de Philippe Rossignol, survenu le 28 mai 2019.

Les temps sont rudes pour les pionniers de la généalogie sur Internet. Philippe Rossignol, chevalier des Arts et des Lettres, fondateur il y a exactement 30 ans de Généalogie et histoire de la Caraïbe dont il était toujours président, avait développé en 1996 le premier site français de généalogie sur Internet : www.ghcaraibe.org

Le nom Rossignol est d’ailleurs indissociable de l’histoire de l’association,qu’il s’agisse de Philippe ou de son épouse Bernadette. Le couple s’était imposé depuis trois décennies comme les incontournables historiens des populations des Antilles et de la Guyane. Rares sont les généalogistes qui n’ont pas entendu une de leurs conférences ou bénéficié de leur aide ! Lire à ce propos le dossier qu'il avait consacré aux "Ancêtres de Guadeloupe, Martinique et Guyane" en 2010 dans La Revue française de Généalogie.

Michel Sementéry, président de la Fédération française de généalogie (FFG) de 2004 à 2013, se souvient que Philippe Rossignol a été son vice-président jusqu’en 2007, en charge de l’informatique et du site fédéral. Il rappelle également qu’il fut administrateur représentant les Antilles de 1992 à 2012 ainsi que secrétaire général de 2001 à 2002.

C’est également grâce à Philippe qu’est né Bigenet, la base de données des associations généalogiques fédérées, disparue depuis quelques mois.C’était un généreux-né, un homme pour qui le partage était un crédo. Il ne disait jamais non à qui le sollicitait pour un conseil ou une conférence.

Jean-François Pellan, président de la FFG de 2013 à 2016, garde le souvenir d’un "très bon généalogiste", un "passionné", pouvant être blessé de ne pas intervenir dans certains congrès parce que leurs organisateurs estimaient qu’il ne s’inscrivait pas dans le thème…

Philippe Rossignol détonait souvent dans le monde policé de la généalogie. Il était entier et son franc-parler n’épargnait pas ceux dont le discours n’était pas en accord avec ses convictions. J’ai eu la chance de le fréquenter dès les années 1980 et, plus d’une fois je l’ai comparé à Serge Gainsbourg à qui il ressemblait beaucoup par sa sensibilité, sa malice, sa causticité et… sa cigarette se consumant perpétuellement entre les doigts.

Au-delà de toutes les connaissances que Philippe Rossignol a apporté à ma culture, moi qui n’ai aucun ancêtre né hors métropole, je garderai le souvenir des nombreux ti-punch qu’il confectionnait lorsque les réunions étaient terminées, sous les toits de la rue de Turbigo, à l’époque où la FFG y était installée.

Pour cela et pour tout le reste, tu me manques déjà, Philippe ! Toutes nos pensées vont à Bernadette, ta veuve et indéfectible complice généalogique.

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