Kleber Pagnier
Mon arrière-grand-oncle est né en 1892 à Fieulaine. Pendant la guerre il a été notamment caporal au 150e régiment d'infanterie. Blessé le 6 octobre 1915 dans la région de Mourmelon, il décédera le 24 janvier 1916 à l'hôpital des Dames françaises à Orléans. Un mois plus tôt, il avait écrit un courrier optimiste à son oncle, dont voici un extrait:
« Cher Oncle,...
... Quant à moi je vais très bien pour le moment mais j'en ai vu pendant deux mois. J'ai été opéré trois fois, et j'ai eu une fièvre terrible, j'ai monté jusque 41°½, et j'avais le délire. Mais ma bonne constitution a repris le dessus et maintenant je suis en bonne voie de guérison. Ma fracture est bien recollée et ma plaie sera bientôt fermée maintenant que je n'ai plus de fièvre. Mais mon oncle je resterai boiteux, car j'ai 5 centimètres de raccourcissement. Et puis avec tout cela toujours pas de nouvelles des notres, et rien ne fait prévoir encore la fin de cette guerre. Marie est venue me voir deux fois ici et ma tante Saturine une fois. J'ai été content de les voir, car le jour où j'ai été blessé, je me voyais foutu. Mon oncle j'ai resté 27 heures dans un trou d'obus ou milieu des fils de fer boches, sans être pansé ni avoir à boire, j'ai arrêté l'hémorragie en serrant ma jambe avec ma cravate. J'ai été ramassé le lendemain par des camarades pendant une contre-attaque. C'est ce soir le réveillon, et je pense à ceux que l'on passait chez nous autour du poële à faire des gaufres, les reverrons nous tous un jour ? »
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