La crise du logement et les habitations à bon marché
"Des familles entières dont le père, ouvrier, gagne honnêtement sa vie ne peuvent pas se loger. (...) C'est le début de l'exode des classes populaires vers les banlieues de plus en plus éloignés. Sans l'intervention de l'Etat, et la construction des Habitations à bon marché (HBM), souvent aux portes de la capitale, cet exode aurait été encore plus important." Ces quelques mots sur la crise du logement à Paris pourrait être signés dans le journal du jour. Elles sont en fait extraites de Lecture pour Tous... publié en 1914. Entre 1899 et 1913, le nombre de logements à louer disponibles est divisé par cinq, passant de 42.000 à 8.000. Entre 1900 et 1910, alors que l'inflation et la hausse des salaires étaient quasiment nulles, les loyers augmentèrent de 40 %.
C'est dans ce contexte que la Chambre adopte à l'unanimité la loi sur les Habitations à bon marché le 11 juillet 1912. Ce texte instaure un véritable service public du logement social. Ce qui lui vaut le droit d'être signalé dans les Commémorations nationales 2012 avec une analyse de Christian Chevandier, professeur d’histoire contemporaine à l'université du Havre : "Ces établissements publics autonomes permettent aux communes et dans une moindre mesure aux départements de construire et aménager des immeubles, de créer des cités-jardins et d’assainir des immeubles anciens. (...) L’impact de la loi est réel et rapide mais les conséquences de la Grande Guerre sur le marché locatif frappent rapidement d’obsolescence une partie de ses dispositions."
Vous devez vous connecter pour laisser un commentaire.