La France ? Un marché très important pour MyHeritage
Suite de notre série sur les multinationales de la généalogie. Après les confessions de Tim Sullivan, patron d'Ancestry, numéro un (ou deux) mondial de la généalogie, voici celles de Gilad Japhet, patron de MyHeritage, numéro un (ou deux) mondial de la généalogie. MyHeritage est né en Israël et a rapidement conquis le monde anglo-saxon puis d'autres pays non anglophones comme la France où la société est très présente depuis de nombreuses années. Mais son succès dans notre pays repose sur la seule qualité du site Web permettant aux généalogistes de déposer leurs arbres. Malgré les annonces à coup de milliards de noms indexés, les nombreuses fonctions du moteur de recherche et des outils de comparaison automatique n'ont pour l'instant que peu d'écho dans notre pays, puisqu'elles concernent essentiellement des documents anglo-saxons.
"Le marché français est très important pour nous, cela fait longtemps que je l'examine", raconte Gilad Japhet. "Nous sommes arrivés en France avec notre logiciel Family Tree Builder qui a tout de suite remporté un grand succès. Il est très populaire, car gratuit et disponible en 40 langues dont bien sûr le français. On a donc commencé avec ce logiciel. Mais rapidement, on est passés au Web avec un site connecté au logiciel dès le départ." Pour le PDG, qui égratigne volontiers ses concurrents et néanmoins amis, la force de MyHeritage, c'est d'avoir compris très tôt l'importance de l'interaction entre un logiciel et le Web : "En France, les éditeurs de sites ou de logiciels ont mis très longtemps à prendre ce virage, Heredis a beaucoup tardé, GeneaNet fonctionne sur une vieille plateforme technique et NotreFamille n'a plus réellement de logiciel", assène le PDG de MyHeritage.
Le patron de MyHeritage estime donc que technologiquement sa société est armée pour conquérir la France, où elle occupe d'ailleurs déjà une place importante, même si elle est difficile à mesurer. Reste à proposer désormais des contenus français aux Français. "Là aussi, nous avons notre savoir-faire technique. Le recensement de 1910 des Etats-Unis publié en avril 2012 a été un grand événement et nous avons été l'une des sociétés qui a relevé le défi de l'indexation des noms. On voulait montrer que notre moteur Supersearch était prêt. Le pari a été réussi".
En France, Gilad Japhet se dit prêt techniquement "à faire quelque chose d'énorme". La comparaison automatique des noms repérés dans des journaux anciens avec les noms présents dans les arbres hébergés par MyHeritage fonctionne bien aux Etats-Unis et en Angleterre. Ce même système pourrait s'appliquer aux registres d'état civil numérisés et indexés, à condition d'avoir l'accord des services d'archives concernés. "On a ouvert des discussions pour nous développer en France. Je m'y rends à chaque fois que je peux. Mais les négociations sont longues, elles ont lieu dans chaque département et il semble que la loi n'est pas très claire". La stratégie française de MyHeritage rime donc pour l'instant avec patience...
Note : La date de parution de cet article coïncide avec une offre pour les généalogistes intéressés par les dossiers militaires américains. Durant tout le week-end du Memorial Day (de vendredi matin jusqu'à lundi 26 mai 2014 au soir), MyHeritage offre un accès gratuit à sa base de données des Historical military records.
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