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La généalogie de Frédéric Mitterrand

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Frédéric Mitterrand en 2008.
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Medef

Le passionné d’histoire qu’était Frédéric Mitterrand était évidemment sensible à la généalogie et à sa démocratisation. Je me souviens d’un jour où ayant croisé le ministre de la Culture dans la salle de maquillage d’un studio télé, il m’avait lancé, avec un grand clin d’oeil « Ah, toi et tes généalogistes ! On peut dire que vous bossez. Vous en arrivez même à polluer Internet : dès qu’on tape un nom de famille, on se retrouve sur des sites généalogiques ! ».

« Sauf avec Mitterrand, lui avais-je répondu, où l’on se retrouve sur Wikipedia » ou Geneastar : si sa généalogie paternelle y figure bien, l’arbre reste totalement vierge côté maternel, d’où le faible nombre de cousins affichés : seulement 74.

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Généalogie de Frédéric Mitterrand sur Geneastar.
Crédits
Capture Geneastar

Fils du polytechnicien Robert Mitterrand – aîné d’un an de François – et d’Édith Cahier, Frédéric Mitterrand a une généalogie très intéressante, tant paternelle que maternelle, la première étant en effet beaucoup mieux connue que la seconde.

On se contentera donc de rappeler les grandes lignes de la première, avec la lignée patronymique, devant son nom à un hameau de la commune d’Allogny, dans le Cher, et dont les ancêtres les plus éloignés étaient établis à Vignoux-sous-les-Aix, au nord de Bourges, où ils sont connus depuis le temps de Louis XIII avec le laboureur Thibaud Mitterrand. Aux générations suivantes, ils avaient ensuite gagné Bourges, où ils avaient été vignerons. Sous la Restauration, Charles Mitterrand, fils d’un de ces vignerons, devenu éclusier le long du canal du Berry, avait vu son fils, Théodose, devenir ingénieur et entrer à la Compagnie des Chemins de fer de Paris à Orléans, duquel un fils allait se retrouver chef de gare à… Jarnac, où il allait établir la famille, en y épousant la fille d’un vinaigrier.

Robert Mitterrand, le père de Frédéric, était de ce fait pour moitié Charentais, pour un quart Berrichon et pour un autre Limousin, par sa grand-mère paternelle, laquelle comptait au nombre de ses ancêtres un certain André Dumay, maître pâtissier à Limoges au début du XVIIe siècle, que l’on a étonnamment démontré comme étant aussi l’ancêtre de… Valéry Giscard d’Estaing, faisant des deux adversaires de 1981 des cousins au 22e degré.

On sait aussi que par leurs quartiers charentais, les Mitterrand descendent d’une Marie-Rose de Barbezières, issue elle-même par les femmes de la vieille famille des Desmier d’Olbreuse, dont une descendante, Éléonore d’Olbreuse, devenue au XVIIe siècle, lectrice à la cour de Hanovre, avait été la mère de Sophie-Dorothée de Brunswick, épouse de l’électeur George de Hanovre, lequel était, par le jeu des successions, monté en 1714 sur le trône d’Angleterre. Une alliance valant aux Mitterrand de cousiner avec la cour d’Angleterre, et pour Frédéric, au 33e degré, avec h (et quasiment avec tout le Gotha européen).

À cette surprenante généalogie paternelle, s’ajoutent donc les ancêtres maternels, également très bourgeois, avec un grand-père général (Paul Cahier), fils d’un médecin inspecteur militaire, commandeur de la Légion d’Honneur (Léon Cahier, né en 1857, fils d’un coiffeur de Cambrai), gendre d’un général de brigade (Charles Godey de Mondesert).

Une généalogie maternelle bien ébauchée sur la base Pierfit, qui montre l’ancien ministre de la Culture descendant de Louis VI le Gros et des d’Halluin, et donc ainsi cousin de Laurent Wauquier et des De Gaulle.

Une généalogie que l’on pourra approfondir par d’autres arbres en ligne, qui conduiront tant dans le Nord (d’où est notamment originaire la lignée Cahier, autrefois Cayez) que dans le Sud et en Corse, tout en passant par d’autres régions, dont le Jura (Lons, Salins, pour les PIANET, VIENNOT, BUGNE…). Ainsi, sur Geneanet :

  • L'arbre de Philippe Cayez : Cambrai, Douai et pour les Cayez eux- mêmes, Fresnes-lès-Montauban, dans le Pas-de-Calais.
  • L'arbre d’Éric Bourmorck, pour les WIART et CAZET, également à Cambrai.
  • L'arbre de Marie Duvelle, pour les DESURMONT, eux aussi du Nord, mais aussi pour les GODEY, devenus de MONDESERT, bourgeois originaires de l’Orne et de Caen, les ORSATELLI et autres, de Bastia, plus détaillés sur l’arbre de Patrick Germain, avec apparemment des racines en Italie, où Frédéric Mitterrand a présidé aux destinées de la Villa Medicis.
  • L’arbre de François-Xavier Rouffiac, pour les ancêtres de l’arrière grand-mère, Valentine Magdelaine Suzanne Desbarats, mondaine et peut-être actrice, native de Montpellier, avec racines dans la ville (CHASSEFIERE) et dans le Gers (DESBARATS, à Lannepax), mais descendante aussi des CHALLAN-BELVAL, bourguignons (Yonne), et d’un couple parisien (VIAULT de GRANDCHAMP/DE BRIENNE) que l’on trouvera sur l’arbre de Jean-Pascal Poirier ledit Gabriel Viault, né en 1727, marchand de bois, étant devenu Gentilhomme du duc d’Orléans.

Une généalogie qui était un vrai bouillon de culture, bien digne de celui qui a marqué la culture française.

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