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La généalogie de Marcel Proust : à la recherche des ancêtres perdus

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Marcel Proust vers 1895.

La généalogie de Marcel Proust, dont on commémore aujourd’hui le centenaire de la mort, est bien connue, pour avoir été établie dès les années 80 par le grand généalogiste, Joseph Valynseele. Cela vaut à ses ancêtres de figurer dans de nombreux arbres en ligne de Geneanet et à lui d’avoir bien sûr un arbre sur Geneastar, bel arbre, bien que surtout cantonné au côté paternel. Voilà sans doute pourquoi, les 70 « cousins », partageant avec lui des quartiers, ne se trouvent quasiment que du côté paternel.

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Généalogie de Marcel Proust sur Geneastar.
Crédits
Capture Geneastar

L’écrivain était issu d’une famille aisée - sinon fortunée - et cultivée, dont la généalogie est d’autant plus intéressante, que divisée en deux ensembles très différents :

  • une famille d'origine juive par sa mère, Jeanne Clémence Weil, fille d’un agent de change. Famille très lancée, comptant parmi ses membres proches Adolphe Crémieux, l’auteur du fameux décret qui attribua en 1870 la citoyenneté française aux « indigènes israélites d’Algérie », grand-oncle de la mère de l’écrivain ;
  • une famille catholique par son père, Adrien Proust, grand médecin hygiéniste, conseiller du gouvernement et professeur de médecine à Paris, où Marcel est né le 10 juillet 1871, au 96 rue La Fontaine.

Mais si l’auteur de La recherche a vu le jour dans le XVIe arrondissement, dans la maison de son grand-oncle maternel, Nathan Weil, avant d’être baptisé à l’église catholique Saint-Louis-d’Antin, la branche paternelle compta particulièrement dans son œuvre, puisque son grand-père, François Proust, décédé en 1845, était un commerçant prospère du bourg d’Illiers, en Eure-et-Loir, qui sera le modèle du fameux Combray.

Une généalogie riche et intéressante, qui mérite d’être explorée plus avant.

Côté paternel, les origines sont concentrées en Eure-et-Loir. La lignée patronymique a ses racines à Nogent-le-Rotrou, où l’on remonte jusqu’à un couple Pierre Proust/Louise Veau, mariés au milieu du XVIIe siècle. Un couple dont le fils (Nicolas Proust, décédé en 1689) sera manouvrier, mais dont les descendants donneront plusieurs générations de marchands, jusqu’à ce que l’arrière-grand-père (René François Proust) aille se marier à Illiers, en 1792, et s’y établisse comme épicier, métier dans lequel son fils lui succédera.

À Illiers-Combray donc, Marcel Proust avait de nombreux ancêtres, avec notamment des aïeux aubergiste, cabaretier, sergier (LEJEUNE, LELARD, BUISSON), certains semblant y avoir été établis de toute ancienneté (témoins ses sosa 628 à 631, Jean GARNIER / Jeanne POUPARDEAU et « honorable homme Pasquier MACÉ » / Jeanne AUBRY), les autres étant dispersés entre Beaumont-le-Chartif, Charbonnières, Bonneval, Luplanté, Blandainville, Prunay-le-Gillon, Méréglise, Écrosnes, Gellainville, Sours, Vitray-en-Beauce, Boisillette, Cernay, Saint-Aubin-des-Bois, et encore Nogent-le-Phaye, village d’origine de la lignée de la grand-mère paternelle, née TORCHEUX, issue quant à elle d’une famille de cultivateurs.

Le côté maternel, moins approfondi dans l’arbre de Geneastar, pourra être exploré par les arbres mis en ligne, côté WEIL, par Alain Nathan et côté BERNCASTEL par Pierre Gilles Flacsu avec toutefois des ancêtres LAZARD restant désespérément inconnus (sosa n° 29 de Marcel).

On notera, côté WElL, l’arrière-grand-père, Baruch WEIL, fabricant de porcelaine à Paris, mais d’origine alsacienne (né à Niedernai, dans le Bas-Rhin, où son grand-père était rabbin, avec ancêtres à Niedernai, Obernai, Wintzenheim, Wettolsheim, Bergholtz… avec des MARX, LÉVY, BLOCH, HALPHEN…). Marié en secondes noces en 1812 à Paris, avec Sara NATHAN, native de Lunéville, avec ancêtres à Metz (dont les LÉVY, CAHEN, MEIR, GROTWOHL), Nancy… et bien sûr antérieurement en Allemagne (Bavière) et en Pologne, des ancêtres par lesquels l’écrivain cousinait avec Jean ZAY.

Côté BERNCASTEL, un couple d’arrière-grands-parents nés, lui, à Trèves et elle, à Metz, donnera Allemands et Lorrains (Metz, avec ici les mêmes ZAY, GROTWOHL, LÉVY, HALPHEN… ainsi que d’autres familles, dont les MAY) et par eux un cousinage avec Simone Veil.

Des ancêtres perdus... et retrouvés.

Mots-clés
Geneastar, Geneanet

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