La Grande Collecte de la Seconde Guerre mondiale est lancée

Il y a un mois, le Président de la République a présenté le programme commémoratif pour l’anniversaire des 80 ans de la libération du territoire, piloté par la Mission Libération. Parmi les actions proposées aux citoyens pour participer à cette commémoration, figure une collecte des archives privées de chacun et chacune permettant ainsi d’enrichir la mémoire nationale. Comme l’a suggéré Emmanuel Macron, « Partageons et inscrivons nos mémoires familiales dans notre histoire nationale. Honorons nos libérateurs. Faisons des jeunes les passeurs de notre mémoire. »

Parmi les premiers services d’archives mobilisés, les Archives du Calvados ont reçu le mouchoir d’un résistant, sur lequel il a écrit avec son sang, les archives personnelles du préfet Cacaud sur la période de la Bataille de Normandie et celles d’un résistant et déporté. Ces documents sont précieux car, si les collections des Archives départementales sont riches de documents issus des institutions publiques (préfecture, hôpitaux, commissariats, cour de justice, etc.), elles ne reflètent pas toutes les facettes de cette période. Aussi, les archives privées sont essentielles pour les compléter et permettre d’écrire l’histoire locale du conflit dans toutes ses dimensions.

Comme le précisent les Archives départementales de Seine-et-Marne en appelant les citoyens à leur confier les documents issus de leurs trésors familiaux en lien avec la Seconde Guerre mondiale : « C’est vous qui choisissez la forme de votre contribution : don, dépôt ou prêt temporaire pour numérisation ». Pour l’Aube, la collecte s’organise de même en proposant également aux particuliers de donner ou prêter lettres, photographies, films, journaux intimes...

Les Archives départementales du Val-d’Oise organisent aussi pour leur territoire une grande collecte de document de la période 1939-1945. Les archives privées (personnelles, familiales, associatives, d’entreprises…) que vous leur confieriez complèteront utilement les fonds des institutions et collectivités publiques déjà collectés (sous-préfecture, délégation aux dommages de guerre, communes, commissariats…). Elles seront conservées en lieu sûr, décrites, diffusées et valorisées au bénéfice du plus grand nombre (chercheurs, amateurs, étudiants, scolaires) pour une meilleure connaissance de l’histoire locale des années 1939-1945 et de l’immédiat après-guerre.

Et surtout, ne croyez pas que vos documents soient trop modestes pour intéresser les Archives ! De nombreuses pièces présentent un intérêt pour la compréhension de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale : documents iconographiques (cartes, dessins, photographies...), documents d’ordre personnel (lettres, témoignages, cartes de ravitaillement, cahiers de classe, photos de famille...), documents associatifs (œuvre de solidarité, anciens combattants, groupement de jeunesse...), archives d’entreprises… Alors, si vous voulez sanctifier vos archives familiales de cette époque, rapprochez-vous des Archives départementales de votre secteur pour connaître le détail de ce qu’elles organisent dans le cadre de cette mission mémorielle.

Vous pouvez également contacter les Archives municipales des grandes villes car certaines se mobilisent également, comme celles de Montpellier, qui sont à la recherche de documents, photos, affiches ou écrits personnels sur la cité héraultaise pendant la période 1939-1945, ou celles de Hyères, qui lancent un appel à collecte de documents relatifs à la libération de la ville.

Une carte interactive récapitule l’ensemble des dépôts d’archives qui participent à cette grande collecte.

Le Service historique de la Défense n’est pas en reste et FranceArchives, pour sa part, consacre une rubrique spécifique dédiée à la Seconde Guerre mondiale.