La vie à l'arrière pendant la Grande Guerre sur Facebook
De nombreux journaux de guerre de poilus ont été écrits et remis à l’honneur ces derniers mois, mais peu relatent la vie à l’arrière.
C’est pour combler cette lacune, que les Archives de Loir-et-Cher ont décidé de créer en juillet 2014 une page Facebook, à partir du journal de Paul Legendre, un architecte de Blois alors âgé de 39 ans, maintenu dans le service auxiliaire, en raison d’une infirmité, jusqu’au 31 octobre 1915.
Sur leur page Facebook, les Archives indiquent les premières phrases de chaque journée. Les internautes peuvent poursuivre la lecture de ce témoignage sur une page du Conseil départemental qui présente le texte intégral, illustré de documents de sources diverses et variées dont beaucoup de télégrammes, de photos (notamment issus de Gallica), de cartes postales, de cartes d’identité, de collections privées ou d’extraits de journaux,
Cécile Tizon, directrice des Archives, et Michaël Fauvinet, archiviste qui met en musique ce projet, nous ont donné des précisions sur cette initiation à suivre jusqu'au 31 octobre 2015 sur Facebook.
Comment est né ce projet ?
En recherchant ce que nous pouvions faire sur la Première Guerre mondiale à partir de nos sources d’archives, nous sommes retombés sur le journal de Paul Legendre que nous avions dans nos collections depuis le début des années 1990 suite au don d’une habitante de Blois.
Nous n’en avions pas encore réellement saisi l’intérêt, parce que ce n’est pas un journal de poilu mais un journal qui parle de l’arrière. C’est en le regardant de plus près que nous nous sommes rendu compte que c’est justement cela qui pouvait le rendre intéressant car les témoignages de civils de l’arrière durant la Première Guerre Mondiale sont plutôt rares. C’est d’ailleurs le seul que nous possédons au Loir-et-Cher.
Que raconte-t-il dans son journal ?
Du 30 juillet 14 au 31 octobre 1915, il relate à la fois ce qui se passe dans le Loir-et-Cher et les nouvelles qu’il reçoit d’amis partis au front qu’il reprend dans son journal. Sa sœur lui raconte également l’automne 1914 à Paris pendant les bombardements.
Il parle donc de Blois, mais pas seulement. On trouve dans son récit de nombreuses informations sur la vie dans d’autres parties de la France touchés par la Guerre.
A Blois, il nous livre son regard sur la façon dont la population civile vivait à l’arrière. Il décrit les conséquences au quotidien de l’entrée en guerre de la France, les problèmes de ravitaillement…
La ville de Blois est à cet égard intéressante car il y avait à la fois des camps d’entraînement et des hôpitaux temporaires. Des réfugiés du Nord sont venus s’y réfugier…
Il a été rappelé au front le 1er novembre 1915. A-t-il poursuivi son journal au front ?
C’est la grande inconnue. Nous nous sommes posés la question naturellement mais nous l’ignorons car nous n’avons pas réussi à retrouver la personne qui a déposé le document. On ne connaît d’ailleurs aucun descendant direct à Paul Legendre car lui même n’a pas eu d’enfant.
Nous savons cependant qu’il a été démobilisé en janvier 1919, s’est marié en 1926 avant de mourir accidentellement le 12 novembre 1941.
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