Le casse-tête généalogique de Klapisch, Tautou et De France
Pour compléter les éléments donnés dans ma chronique du Journal du Dimanche, voici quelques détails sur la généalogie de Cédric Klapisch et les origines d’Audrey Tautou.
De France
Le tableau pourrait être complet, avec les racines de Romain Duris que je vous ai indiquées cette semaine, mais il me manque celles du quatrième grand rôle du film Casse-tête chinois, l'actrice Cécile de France. Tout ce que je peux dire est que son nom, courant en Belgique, avait été donné au Moyen Âge à un ancêtre arrivé de France – ou plus précisément de l’ancien pays de France, notre Ile-de-France... Qui aurait des éléments sur sa famille (Romain Duris a bien un oncle généalogiste, pourquoi n’aurait-elle pas le sien ?) ? Si tel est le cas, merci de rfgmartinmedia[dot]fr (nous contacter) !
Klapisch
La généalogie proche de Cédric Klapisch, né à Neuilly en 1961 et fils du physicien Robert Klapisch (voir son article sur Wikipedia), est très intéressante, avec d’abord une histoire familiale peu banale.
Juif de Pologne centrale, l’arrière-grand-père, Mardochée Klapisch, né en 1872 à Kolo, s’était fixé en 1913 à Paris, avec sa femme Sarah et ses enfants, où il avait créé une société d’importation de spécialités nordiques, qu’il développera après la guerre avec leurs fils. L’aîné envoie de Boulogne des wagons entiers de harengs fumés, que ses frères commercialisent, pendant que le plus jeune, Salomon, dit Solly, travaille à retrouver l’art ancien de la fumaison, pour se lancer dans la fabrication et permettre à la société de devenir, de 1930 à 1970, un des leaders français du saumon fumé (voir l’article de Wikipedia)
En 1931, Salomon, dit Solly, qui sera surnommé "le roi du saumon", épousera Blima, la fille de Jakob Lax, un Juif né dans l’actuelle Ukraine, qui sera gazé à Auschwitz en 1942. Venu lui aussi en France avec sa femme et ses enfants, mais seulement en 1928, il avait fait fortune, en pleine crise, pour avoir eu l’idée de racheter aux grands fourreurs leurs chutes de fourrures et de les assembler pour les revendre sous forme d’étoles. Blima avait une sœur, mariée au rabbin Isy Frankforter, qui achètera un brevet de tissu élastique et créera à Troyes l’entreprise Babygro.
Solly et Blima auront quatre enfants, dont Liliane Klapisch, peintre reconnu, qui épousera le philosophe franco-israëlien Stéphane Mosès (d’où le poète écrivain Emmanuel Moses et deux filles artistes, cousin et cousines germaines de Cédric) et Robert, le physicien des particules, qui se mariera d’abord avec la psychanalyste Françoise Meyer (la mère de Cédric) puis avec Christiane Zuber (Directrice d’études au Centre de recherches historiques et bien connue des généalogistes pour avoir été l’un des auteurs d’une Histoire de la famille et d’un livre sur l’arbre généalogique).
Tautou
Beaucoup plus classique, la généalogie d’Audrey Tautou offre des racines de la France paysanne, comme le montre un bon arbre mis en ligne sur GeneaNet.
Les racines paternelles conduisent en Corrèze, entre Tulle et Mauriac, où elle sont essentiellement concentrées dans l’actuelle commune de Lafage-sur-Sombre (VACHAL, CHASTEIGNIER , LALITTE, CHASSAGNARD…) et où les Tautou sont connus depuis Antoine, né vers 1686 et époux de Françoise Gibiat, comme on peut le voir par l’arbre déposé sur GeneaNet par Philippe Dubois.
Le patronyme, porté par une quarantaine de foyers français, doit dériver – comme 99% des patronymes corréziens – d’un nom de lieu non identifié, peut-être disparu, formé sur l’ancien mot occitan tautas, désignant le bourbier.
Les racines maternelles sont concentrées dans la région de Montluçon Villebret, Saint-Victor, Domérat, Néris, Archignat, Durdat-Larequille…, avec des NURET originaires de La Celle, LEPINEUX, MICHEAU, DESGRANGES… et quelques branches de la Creuse toute proche (BIGOURET…).
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