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Le nombre de nos descendants ne cesse de décroître

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La descendance finale des hommes comme celle des femmes ne cesse de décroître depuis près d’un siècle. Celle de ces dernières vient de passer en dessous du seuil de renouvellement des générations.
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INSEE

En moins d’un siècle, la « descendance finale » des françaises est passée de 2,65 enfants à seulement 2. Un seuil qui ne permet plus d’assurer le renouvellement des générations qui ne s’atteint qu’avec 2,07 enfants par femme.

Quand on pratique la généalogie, il n’est pas rare de pousser nos recherches jusqu’à étudier la descendance de chaque couple d’ancêtres. On constate ainsi le nombre important d’enfants que chacun a pu avoir autrefois et le taux colossal de mortalité infantile, divisé par 10 entre le XVIIIe siècle et aujourd’hui. Au fil des générations et des siècles, on peut observer la fertilité des familles françaises et même produire des chiffres à partir de nos recherches individuelles. Mais pour parvenir à de vraies statistiques, il faudrait que nous fassions de savants calculs, pas uniquement basés sur les femmes dont nous descendons mais sur toutes celles de nos familles, y compris celles qui ont atteint l’âge adulte mais sont décédées sans avoir de descendance. C’est possible, mais fastidieux.

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Malgré toutes nos recherches personnelles, les chiffres de fécondité extraits de nos arbres généalogiques ne reflètent que partiellement la réalité statistique car nos échantillons ne sont pas représentatifs d’une population nationale.
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www.briqueloup.fr

Sur un plan beaucoup plus large et donc avec des données ayant une valeur scientifique, l’INSEE vient de produire une étude qui montre qu’en 2019, la descendance finale des femmes de 50 ans ne permet plus le renouvellement des générations. On appelle « descendance finale » le nombre moyen d’enfants que les femmes mettent au monde au cours de leur vie féconde, c’est-à-dire entre 15 et 50 ans. Les femmes nées en 1969, dont on peut analyser les chiffres de descendance puisqu’elles ont atteint l’âge de 50 ans en 2019, ont en moyenne donné naissance à 2 enfants tout au long de leur vie. Selon Sylvain Papon, analyste de l’INSEE, « ce niveau est proche du seuil de renouvellement des générations, mais ne l’atteint pas. Une génération assure son remplacement "nombre pour nombre" si, dans la génération des enfants, le nombre de filles qui arrivent à l'âge d'avoir elles-mêmes des enfants est égal au nombre de femmes dans la génération des parents ». Sachant qu’il naît environ 105 garçons pour 100 filles, le niveau de remplacement est atteint lorsque les femmes ont en moyenne 2,07 enfants dans les pays développés où la mortalité infantile est très basse. Avec seulement 2 enfants, cela fait moins d’une fille en moyenne et c’est pourquoi la descendance finale actuelle ne permet plus le renouvellement des générations.

C’est avec la génération des femmes nées en 1928 que la descendance finale avait atteint le plus haut chiffre observé dans l’histoire de la statistique nationale officielle : 2,65. Autrement dit, pour un échantillon de 100 femmes, naissaient alors 265 enfants, soit environ 139 garçons pour 126 filles. Globalement, la descendance finale de toutes les générations de femmes nées entre 1926 et 1934 dépasse 2,60 enfants. Mais ce temps est révolu. Les « arbres mixtes » de nos descendants, c’est-à-dire ceux qui représentent à la fois l’ascendance et la descendances, vont donc peut-être changer de forme et n’être plus tout à fait homogènes entre générations d’hier et générations d’aujourd’hui...

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Que ce soit pour les hommes comme pour les femmes, le nombre moyen d’enfants pour 100 personnes à l’âge de 40 ans laisse un espoir pour l’avenir en repartant à la hausse avec les générations nées depuis 1972/1973.
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INSEE

Les femmes nées dans les années 1890 n’ont eu que 2 enfants en moyenne, nettement moins que les générations qui les ont précédées ou qui les ont suivies. Sylvain Papon l’explique par le contexte historique : « Ces femmes avaient une vingtaine d’années durant la Première Guerre mondiale. L’éloignement des hommes a rendu impossible un certain nombre de naissances qui n’ont pas été "rattrapées" par la suite, malgré la très forte natalité de l’année 1920 ». L’étude indique en complément que la descendance finale des hommes baisse également depuis près de quarante ans. Elle conclut néanmoins avec une note d’espoir grâce à l’observation des chiffres des générations en cours qui montrent que la descendance finale des femmes pourrait repartir à la hausse dans les années à venir. Ce que corrobore une autre étude de l’INSEE dévoilant que la fécondité en France a résisté à la crise économique de 2008, contrairement à la plupart de ses voisins.

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