Le Paris criminel exposé à la Tour Jean sans Peur
C'est un grand écart historique sur le thème des crimes et délits que nous propose la Tour Jean sans Peur à Paris à travers deux expositions présentées en parallèle (jusqu'au 29 décembre 2019).
Crimes et justices au Moyen Âge
Au Moyen Âge comme à la fin du XIXe siècle, ce sont les petits délits tel le vol qui sont de loin les plus courants. Les sanctions en revanche ne sont pas les mêmes : l’oreille coupée indique au Moyen Âge que l’on a à faire à un voleur récidiviste...
Au chapitre des crimes de sang, ceux liés à l’honneur sont alors les plus nombreux. Infanticides, avortements, fausses couches provoquées sont par ailleurs lourdement punis, parfois par la mort.
Au fil du temps, la liste des actes considérés comme des infractions s’allonge, notamment parce qu’ils visent le roi ou la foi.
La justice du Moyen Âge est celle des hommes, mais elle reflète les croyances religieuses : le suicide est puni et celui qui l’a commis ne peut être enterré comme les autres. Les femmes violées sont mal considérées et celles accusées d’adultère envoyées au couvent.
Il n’y a pas qu’une seule justice : selon les circonstances, on peut être jugé par la justice royale, une justice seigneuriale ou ecclésiastique, générant parfois une double peine.
La création du Parlement de Paris par Saint-Louis vers 1250 permet de mettre en place un procureur représentant le roi, amorçant en cela une évolution de la justice telle que nous la connaissons.
À côté de quelques justiciables célèbres confrontés à la justice du Moyen Âge, comme Jeanne d’Arc, c’est donc toute son organisation qui est présentée, telle qu’elle s’appliquait au quotidien et à laquelle nos ancêtres, victimes ou auteurs, ont été confrontés.
On découvre un inventaire de crimes et tout un vocabulaire présentés sur des panneaux explicatifs : au Moyen Âge, on avait parfois la malchance de tomber sur un "larron", un "hollier" ou un "séditeur...
L’exposition est aussi l’occasion de découvrir l’origine de plusieurs de nos expressions courantes comme "l’affaire est dans le sac" ou "vider son sac".
Crimes et rapines Petites et grandes affaires de l’Est parisien (1880-1914)
La présentation des crimes et rapines commis dans l’Est parisien, né de l’incorporation de banlieues à la capitale en 1860, montre une diversité de faits : atteintes à la pudeur, vols, rixes, insultes, commis individuellement ou en bandes. En parallèle des faits commis par les célèbres bandes organisées comme la "bande à Bonnot", quantité de vols le sont par nécessité par une population parmi les plus pauvres de la capitale.
L’exposition est l’occasion de rappeler que les traces de ces faits peuvent être trouvées dans la presse ancienne, mais aussi dans les fonds des justices de paix des arrondissements de l’Est parisien conservés aux archives de Paris.
Contact : Tour Jean sans Peur, 20 rue Etienne-Marcel, 75002 Paris, www.tourjeansanspeur.com
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