Le show-biz s’intéresserait-il à la mémoire familiale ?
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Nul doute que les artistes, comme de plus en plus de Français, s’intéressent à leurs ancêtres et veulent perpétuer la mémoire familiale. Cela a sans doute toujours existé et existera toujours. Mais quelques-uns d’entre eux ne se contentent pas d’en parler dans des interviewes ou de faire des allusions dans certaines de leurs œuvres. En effet, quelques-uns sont récemment allés plus loin, en utilisant dans leurs créations des moments personnels de vie, sous forme de document sonore ou vidéo.
Début 2022, la maman du chanteur Julien Doré s’éteignait et, à peine quelques mois plus tard, pour la fête des mères, l’artiste publiait sur son compte Instagram une photo de lui bébé, avec elle à ses côtés, assortie d’un commentaire : « Le monde n’a plus tout à fait la même gueule sans sa maman. Sans elle presque tout s’éteint, fane, fond. Le fils que je reste, monte sur scène le soir venu, sans pouvoir hurler que non, pourtant, le monde n’a plus tout à fait la même gueule sans sa maman. Dépêchez-vous de bien vivre, d’avaler le temps, tout s’en va, toujours, un jour, même les mamans. »
Et sur son dernier album, en ouverture de sa reprise de la chanson de Kendji Girac « Les yeux de la Mama », Julien Doré a reproduit un message vocal que lui avait autrefois laissé celle qui lui a donné le jour. Un message anodin mais ô combien important, car sinon « un jour on se réveille et on a oublié la voix de sa mère, on a oublié son rire et on se rend compte qu’on n’a pas suffisamment conservé ces fragments », a-t-il dit en novembre dernier, sur les ondes de France Inter. Et le chanteur d’inciter chacun d’entre nous à ne pas effacer systématiquement de nos répondeurs les messages reçus de nos proches, mais à les conserver comme des témoignages de la mémoire familiale et à les transmettre à nos descendants.
« Je me suis vite rendu compte que pour écrire sur moi, il fallait écrire sur eux, ma famille. Qu’il fallait dérouler le ruban, remonter aux racines pour comprendre qui j’étais », raconte de son côté, d’une voix mélancolique, la chanteuse Clara Luciani. Pour lancer son titre « Mon sang » dont les premiers mots sont : « à l’ombre de mon arbre généalogique », l’artiste a publié sur Instagram une vidéo où on la voit lorsqu’elle était petite fille, dans les bras de son grand-père qui la fait danser. Comme Julien Doré, elle dédie également ces souvenirs à son fils, afin d’assurer la transmission de la mémoire familiale.
Hoshi, quant à elle, chante « Marcel », également en mémoire de son grand-père mort d’un cancer en février 2022. Et c’est au stade de l’Abbé-Deschamps, à Auxerre, que le clip a été tourné, puisque son aïeul était supporter de l’AJ Auxerre. Et dans les dernières secondes de la chanson, on peut entendre quelques mots prononcés par la voix du fameux grand-père. Hoshi et Julien Doré ont ainsi définitivement associé leur voix à celle de leurs ancêtres dans des œuvres musicales destinées à durer.
L’humoriste et chanteuse Laura Laune, pour sa part, célèbre son grand-père rebaptisé « Papin », âgé de 90 ans, dans une vidéo sur YouTube. Elle raconte comment elle écrivit un jour une chanson pour lui, dont elle fut incapable de se souvenir lorsqu’il fallut la chanter sur scène en sa présence ! Ce petit film qui immortalise le « Papin », célèbre la ressemblance physique frappante du grand-père et de sa petite-fille, et montre un extrait d’un des premiers spectacles de l’artiste, auquel il assistait.
Autant de souvenirs artistiques et familiaux mélangés à tout jamais, comme l’avaient fait à leur façon, il y a quelques décennies, Fernand et Michel Sardou, en interprétant ensemble la chanson mythique « Aujourd’hui peut-être » ou en racontant leurs souvenirs familiaux dans l’émission de Denise Glaser.
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deux oublis dans cet article