Les ancêtres bretons et gascons d'Ernest Renan
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À la fois écrivain, philosophe et historien, on commémore aujourd’hui le bicentenaire de la naissance d'Ernest Renan, à Tréguier. Bien oublié, l’académicien « touche à tout » du XIXe siècle a pourtant sa généalogie – et une généalogie très complète – sur Geneastar, généalogie qui lui vaut tout de même à ce jour 24 cousins.
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Une généalogie qui a nettement marqué sa personnalité, au vu de son article sur Wikipédia, renseignant sur sa famille et ses origines. « Ernest Renan naît le 27 février 1823 à Tréguier, dans une famille de pêcheurs ; son grand-père, ayant acquis une certaine aisance, y a acheté une maison où il s'est établi ; son père, capitaine d'un petit navire et républicain convaincu, a épousé la fille de commerçants royalistes de la ville voisine de Lannion. Sa mère n'est pourtant qu'à moitié bretonne, ses ancêtres paternels étant venus de Bordeaux : Renan confessera qu'en sa propre nature, le Gascon et le Breton ne cessent de se heurter. Toute sa vie, il se sentira déchiré entre les croyances politiques de son père et celles de sa mère. Il a cinq ans lorsque son père meurt… ».
Œuvre de Hélène Parey, ce bel arbre généalogique confirme en effet tout cela, tout en corrigeant et complétant certaines approximations.
Oui, Ernest Renan était bien aux trois quarts breton. Et même aux sept huitièmes et aux sept huitièmes costarmoricain.
Côté paternel, en effet, les racines sont très concentrées. D’abord en Trégor, à Tréguier et surtout à Plourivo, avec la lignée patrilinéaire, arrivée dans cette localité à la fin du XVIIe siècle, mais originaire du village voisin de Plounez, où l’on peut remonter jusqu’à l’arrière-arrière-arrière arrière-grand-père d’Ernest, prénommé Maury et nommé RENAN dit FRIQUET, que certains généalogistes font naître en 1573 et disent fils d’un couple Tugdual RENAN-FRIQUET / Jeanne ROY. Une lignée de laboureurs aisés, tenant le haut du pavé, avec un échevin de justice, père du grand-père, bel et bien capitaine marin et établi à Tréguier. Une branche offrant de manifestes endogamies (dont celle des LE MAISTRE) et plusieurs coqs de village, avec un aïeul procureur fiscal et notaire royal (Rolland LE MAISTRE).
Côté maternel, là aussi, la Bretagne, avec en effet des négociants de Lannion, originaires de la ville et de ses environs, toujours tous costarmoricains, avec parmi eux un trisaïeul nommé François FREGER, sieur de Kérisac, dont le beau-père, Mathieu HEUDE, lui aussi marchand à Lannion et sieur de Kerauffret, avait épousé Marie AUDREN, fille d’un sieur du Kermeur et comptant parmi ses ancêtres un certain Olivier LE GAC, de Troguéry, par lequel notre grand homme descendait d’une pléiade de familles de la noblesse bretonne et par elles du roi de France Louis VII et du roi d’Angleterre Henri Beauclerc.
Des ancêtres gascons ? Renan en comptait bel et bien, au détail généalogique près qu’il fallait remonter jusqu’au grand-père de sa mère, nommé Arnould CADILLAN, marchand à Tréguier et sieur de Chenué, pour arriver à Bordeaux, où son propre père avait vu le jour, en 1685, dans le ménage d’un cordonnier hôtelier. Voilà comment Renan avait un huitième de ses racines gasconnes, au demeurant bien peu connues… Des pistes à creuser ?
Pour terminer, ajoutons qu’Hélène Parey a également travaillé sur la descendance de l’homme célèbre, père d’un fils, artiste peintre, élève de Delaunay et de Puvis de Chavannes et décédé sans descendance, et d’une fille, épouse d’un philologue d’origine grecque, et laissant quant à elle une postérité largement représentée jusqu’à nos jours.
Une généalogie sans grande surprise, très représentative de celles des célébrités de cette époque, presque toujours issues des couches dominantes, avec ancêtres bourgeois et plus ou moins de quartiers nobles. Une généalogie au nombre d’ancêtres en tous les cas plus limité que celles des personnalités contemporaines : une Virginie Efira, lauréate des César 2023, ou une Sophie Adenot, nées respectivement en 1977 et 1982, ou mieux un Adrien Quatennens ou un Jordan Bardella, nés en 1990 et 1995, comptent à eux seuls ou à elles seules 128 fois plus d’ancêtres que Renan, né en 1823, mais fils d’un père quinquagénaire et d’une mère quadragénaire…
Une généalogie sans grande surprise ? Ça n’existe pas ! La preuve : une tante directe d’Ernest Renan, Marie Perrine Renan, sœur de son père, mariée à un OLIVIER, marin à Tréguier, compte parmi ses descendants… l’actrice Léa Seydoux.
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