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Les Archives des Yvelines mettent en ligne un nouveau terrier

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Le terrier se compose de plans et de registres décrivant les parcelles et leurs exploitants. C’est une sorte de cadastre d’Ancien Régime, à l’échelle d’une seigneurie. Celui du château d’Hanneucourt à Gargenville, jusqu’ici conservé en mairie, vient de rejoindre les collections des Archives départementales des Yvelines, a été numérisé et mis en ligne.
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Capture AD78

Les Archives départementales des Yvelines viennent de mettre en ligne sur leur portail le terrier du château d’Hanneucourt à Gargenville. Cette numérisation s’inscrit dans leur politique de recensement et de sauvegarde des terriers seigneuriaux conservés dans les communes du département, en complément de ceux déjà présents aux Archives dans les séries notariales. Un travail qui porte ses fruits, puisque déjà 994 pièces composant les terriers ont été identifiées, numérisées et mises à disposition sur le web.

Mais en quoi cela peut-il intéresser les généalogistes ? Un terrier se compose en général d’un registre et d’un plan. Le registre recense les biens fonciers, les droits seigneuriaux et les redevances dues à un seigneur ou à une institution, comme une abbaye par exemple. Ces documents étaient utilisés en France à partir du Moyen Âge pour administrer les terres et percevoir les impôts ou redevances des paysans ou des tenanciers de terres. Le registre s’accompagne d’un plan, et c’est pourquoi le terrier est souvent comparé à un cadastre moderne, bien qu’il joue un rôle plus large dans la gestion des domaines seigneuriaux à l’époque féodale.

Pour calculer ces impôts et redevances, il fallait connaître les biens tenus par nos ancêtres paysans. Périodiquement (principalement du XVe au XVIIIe siècle), le seigneur envoyait donc un notaire ou un greffier rédiger un nouveau terrier. Devant celui-ci venaient se présenter tous les individus cultivant des terres dans la seigneurie. Chacun devait décrire la maison qu’il habite, ainsi que les terres qu’il possède et/ou cultive en les localisant (par rapport aux voisins qui l’entourent) et en les décrivant par leur surface, leur usage (cultures, pâturages, etc.), les obligations financières qu’elles généraient vis-à-vis du seigneur, ainsi que les servitudes, droits de passage, ou d’usage de ces terres.

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Le livre terrier (ou « papier terrier ») liste les tenanciers des parcelles dépendant d’une seigneurie, chacun d’entre eux venant décrire ce qu’il possédait et/ou cultivait.
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Capture AD78

Chacun comprend alors l’intérêt des terriers pour identifier nos ancêtres paysans et les terres dont ils avaient la charge depuis la fin du Moyen Âge jusqu’à la Révolution. D’autant plus que les terriers étaient remaniés périodiquement, il en existe donc plusieurs par seigneurie. Malheureusement, les terriers ne sont pas tous déposés systématiquement aux Archives départementales, quelques-uns sont bien dans des dépôts d’archives publiques, y compris les Archives nationales, mais de nombreux registres et plans terriers sont encore détenus par des propriétaires privés. Car, même s’ils étaient rédigés par des notaires, il n’y en a pas toujours copie dans leurs archives et certains restaient la propriété du seigneur.

Voilà pourquoi l’initiative de collecte et de diffusion numérique des terriers par les Archives départementales des Yvelines est remarquable et devrait être dupliquée dans tous les départements, au plus grand profit des généalogistes et autres chercheurs.

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