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Les décorations des civils de la Grande Guerre aux Archives nationales

Nous vous avions fait un compte rendu détaillé fin décembre des six interventions de la session consacrée aux "Sources généalogiques et Grande Guerre aux Archives nationales" organisée à Pierrefitte-sur-Seine.

Nous vous proposons aujourd’hui et demain le compte-rendu de deux interventions assurées lors de la troisième session : "Civils et la Grande Guerre : sources choisies aux Archives nationales".

La première intervention, consacrée aux décorations des civils pendant la Grande Guerre, a été présentée le 18 décembre dernier par Michèle Cochon et Violaine Challeat-Fonk.

Ces décorations se retrouvent dans deux grandes séries conservées à Pierrefitte sur Seine :

  • la sous-série BB/32/1-314

  • la sous-série F/23 (Services extraordinaires des temps de guerre)

La reconnaissance française

Instituées par le décret du 13 juillet 1917, les médailles de la reconnaissance française (en BB 32) sont destinées uniquement aux civils, comme une reconnaissance de la Nation pour "toutes les initiatives individuelles ou collectives qui se sont manifestée en France, chez les alliés ou dans le monde entier, pour venir en aide aux blessés, aux malades, aux familles de militaires tués au combat, aux mutilés, aux invalides, aux aveugles, aux orphelins et aux populations chassées et ruinées par l‘invasion".

Elles récompensent les initiatives et les actes "qui comportent un effort personnel, soutenu et volontaire", d’une durée continue d’au moins une année. Cette dernière condition peut être assoupli pour ceux qui ont accompli "des actes de dévouement exceptionnels". Elle peut enfin être remise à titre posthume.

Trois classes existent : La 1ère en vermeil, la 2e en argent et la 3e en bronze.

Cette médaille a pu récompenser :

  • des particuliers ;

  • des collectivités françaises ou étrangères comme Annemasse, Thonon, Evian, Schaffhouse, Bâle, Genève, Lausanne, Mons, et Luxembourg ;

  • les personnes qui en Alsace-Lorraine ont été déportées, exilées ou emprisonnées avant le 1er août 1914 par les autorités allemandes, en raison de leur attachement à la France et à celles qui, dans les départements occupés, se sont, par leur attitude courageuse, exposées à des représailles (décret du 1er avril 1922) ;

  • les prisonniers de guerre ou civils, les otages ayant aidé les armées alliées ou accompli des actes exceptionnels de courage et de dévouement, les habitants des régions envahies ou les Alsaciens ou les Lorrains ayant aidés ces personnes (décret du 29 novembre 1926 et 8 décembre 1928).

Les 16.000 dossiers des propositions faites entre 1917 et 1921 sont classés par ordre alphabétique de BB/32/1 à 288.

Les dossiers conférant la médaille de la reconnaissance française sont réunis en BB/32/289. Chaque décret comprend la description relativement détaillée des actes récompensés.

Pour services extraordinaires

Créées par décret du 16 novembre 1917, les décorations pour services extraordinaires en temps de guerre (en F/23/1 à 219 et F/23/347 à 378) récompensent "la réorganisation de la vie locale et des moyens d’habitation, l’aide à donner aux sinistrés pour le relèvement des immeubles détruits, la réparation des dommages des guerre, la reconstitution du sol, la restauration agricole, commerciale, industrielle." S’y trouvent les dossiers de légion d’honneur et la médaille des victimes de l’invasion.

♦ La légion d’honneur (chevalier, officier ou commandeur) : Suspendue pour les civils pendants la Première Guerre mondiale, elle a été attribuée après 1920 pour soins aux blessés, secours aux réfugiés, organisation du ravitaillement, œuvres d’assistance, effort de reconstruction.

La liste des décorés entre 1920 et 1938 est classée en F/23/354.

Les dossiers individuels de candidatures sont en F/23/354-372

La médaille des victimes de l’invasion (1ère, 2e ou 3e classe : vermeil, argent ou bronze) a été créée par décret du 30 juin 1921. Elle récompense "les otages de la guerre, les personnes déportées hors de France, emprisonnées par l’ennemi ou condamnées à un travail forcé, les victimes de brutalités et de sévices graves de la part de l’ennemi". Moins détaillées, les dossiers individuels de candidature par département (Aisne à Territoire de Belfort ; étrangers) sont classés de F/23/373 à 376.

Les décorations à titre posthumes (1920-1927) sont en F/23/377.

Des décorations diverses (de 1921 à 1934) s’y ajoutent en F/23/378.

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