Les racines généalogiques de Jules Romains en Haute-Loire
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Jules Romains, dont on commémore aujourd’hui le cinquantenaire de la mort (14 août 1972, à Paris) se nommait à l’état civil Louis Henri Jean Farigoule. Un patronyme peu courant, manifestement monophylétique (= à souche unique), porté par environ 150 foyers français, originaires du département de la Haute-Loire, où l’homme de lettres et académicien était justement né, le 26 août 1885, à Saint-Julien-Chapteuil, et où il avait en fait toutes ses racines. Aucune branche connue de son arbre généalogique ne conduit en effet hors des limites de ce département auvergnat.
L’arbre que lui consacre Geneastar – qui ne lui vaut que 29 cousins – ne concerne quasiment que le côté maternel. Pour la famille paternelle, on se reportera à celui déposé sur Geneanet par Christian Gauthier.
Deux arbres montrant en substance :
- les racines paternelles concentrées dans des localités des environs ouest de la ville du Puy (Vergezac, Saint-Paulien, Loudes, Bains…), avec des patronymes souvent bien locaux (PIGEYRE, POUDEROUX, GONDOL, GLEIZE, CHACORNAC…) et les classiques ancêtres paysans ;
- la lignée patronymique, tirant son nom de celui d’un hameau de l’actuelle commune de Bains (dérivé de occitan ferigola et désignant un domaine envahi de thym), est remontée à Vergezac jusqu’à un Antoine FARIGOULE, père de deux fils, né vers 1653 et décédé en 1733, au hameau du Thiolent, lancêtre qui se trouvera, par le jeu d’un mariage consanguin, être deux fois l’ancêtre du romancier. Avec auparavant des porteurs du nom dans diverses communes limitrophes, notamment à Saint-Jean-de-Nay ;
- les racines maternelles concentrées dans les environs est de la ville du Puy, et quasiment uniquement dans la seule commune de Saint-Julien-Chapteuil, avec les mêmes ancêtres paysans et là aussi des patronymes très souvent typiquement locaux (GOUTEYRONSAURON, MALEYSSON…) et surtout la famille RICHIER, dont Jules Romains descendra également deux fois, du fait que ses grands-parents, Louis RICHIER et Agathe RICHIER, s’étaient mariés – en 1850 – entre cousins issus-issus-issus-issus de germains.
Un troisième arbre en ligne, enfin, sera très précieux, pour être très documenté sur les ancêtres proches de l’auteur des Hommes de bonne volonté : celui de Gilbert Raymond qui nous apprendra plein de choses sur le père de Jules Romains, Henri Farigoule, qui était devenu instituteur et avait eu, en 1887, un poste à Paris, dans une école de Montmartre, ce qui avait valu à l’enfant de prendre le train pour la capitale, alors qu’il n’avait que huit semaines. Gilbert Raymond ajoute que "par la suite il vint régulièrement passer ses vacances d'enfant adolescent et même étudiant à l'école normale à la Chapuse. Enfant il gardait les vaches de la ferme jouait avec les pâtres du voisinage et avec eux apprenait le patois. Plus tard vers 1908 les parents Farigoule prirent en location un appartement de vacances dans le bourg de Saint Julien et le conservèrent jusque vers 1930. Jules Romains s'y rendait souvent pendant ses fiançailles puis avec sa jeune épouse Gabrielle. Sa précieuse automobile (achetée au garagiste Landru qui devait devenir célèbre pour des activités criminelles autres que la mécanique) était garée pendant la guerre de 1914 dans une remise d'un hôtel. Ces lieux de naissance et de vacances et ce dialecte occitan ont profondément marqué la conscience de Jules Romains et se retrouvent dans son œuvre, soit directement soit de manière sous-jacente".
Amoureux du détail généalogique, Gilbert Raymond précise encore que le grand-père maternel, Louis ichier, "savait lire et écrire et tira le N° 59 au tirage au sort qui fut bon. Un peu plus tard il remplaça un paysan de Saint-Etienne-Lardeyrol nommé François Pradines. Quand il partit il alla à Lyon, rejoindre le 51ème de ligne. Il fit les Campagnes d'Afrique où il eut son congé sous le règne de Louis Philippe. Son service militaire finit il revint au pays le produit de son remplacement. Il acheta le petit domaine de Bouyac à François Bonnet. Il était rangé économe et bon travailleur et bien secondé par sa femme l'Agathe. Il éleva cinq enfants et parvint à une petite aisance. Il aimait le tabacs à fumer et tuer un cochon tous les ans. A l'âge soixante-dix ans il fit une chute de sa voiture la roue lui passa sur la jambe il mourut des suites de ce malheureux accident".
De même pour Joseph Richier, l’arrière-grand-père : "Illettré, il fut requis pour les armées de la 1ère République alla jusqu'à Marseille. Tout son avoir consistait en un champs à Pierre Brune un bout de pré au Champignon et une parcelle de bois à Rourina. Il n'était que fermier au Domaine du Devès. Il éleva une famille nombreuse très honorable quoique pas riche et fut un très bon homme, bon travailleur économe et prévoyant, d'une probité absolue. Mais il avait un gros défaut il aimait un peu trop la Dame de Pique".
Qu’ajouter à tout cela ? Que Jules Romains pourrait bien cousiner de loin avec d’autres personnalités du monde de la littérature : avec Jules Vallès (par les PASCAL et/ou par les SOUCHON ?) et Robert Sabatier (par les MOLLEYRE, de Saint-Julien-Chapteuil), ainsi qu’avec l’ancien ministre, Roland Dumas (par les DESSALCES ?).
Enfin, le généalogiste pourra consulter, sur le site des Archives de Paris, le feuillet matricule numérisé de l’écrivain, qui renseignera sur divers aspects de sa vie militaire et civile. Vive les archives !
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