Les racines héraultaises de Jean-Claude Carrière
Le patronyme de Jean-Claude Carrière est très courant dans les régions d’ancienne langue d’oc, avec ses pics de fréquence dans les départements de l’Aveyron et de l’Hérault. Et sa une généalogie est tout à fait typique de ces régions. Une superbe généalogie, mise en ligne par Anne-Marie Rouillé, suite aux travaux menés par Luc Antonini, avec un arbre en ligne non hébergé sur Geneastar mais facilement consultable sur Geneanet.
Une généalogie qui, lorsqu’on l’explore, révèle d’abord une étonnante concentration géographique, quasiment limitée au département de l’Hérault, avec l’essentiel des racines situées en Haut-Languedoc, dans un rayon d’une quinzaine de kilomètres autour de Bédarieux, aux confins des départements du Tarn et de l’Aveyron (Colombières-sur-Orb, La Tour-sur-Orb, Saint-Martin-de-l’Arçon, Mons…) avec sur le 127 premiers ancêtres une seule aïeule née hors du département (Marie MILHAU, sosa n° 71, née à Arnac-sur-Dourdon, dans l’Aveyron). Des familles aux noms typiques de ces régions (CARRIÈRE, SALLES, SEBE, CAZALS, BARRAL, GASSENQ, ROUCH…). Des ancêtres aux surnoms souvent pittoresques (tels que ce Jacques Pounchou MILHUAU), appartenant presque tous au monde paysan, avec des agriculteurs souvent petits propriétaires, aux côtés de quelques rares tisserands, fabricants de bas… Des ancêtres faisant parfois figures de notables locaux, comme ce François SAHUC, brassier puis ménager et premier consul de Colombières ou la lignée des ASTRUC, dont les membres étaient qualifiés de « négociants » et dont on trouvera en complément une belle ascendance dans l’arbre en ligne de Jean-Yves Soulcie.
Une généalogie qui a bien sûr son lot d’ancêtres nobles, avec quelques quartiers, récupérés ici par une famille CAYLUS, dont l’ancêtre, marchand et négociant – et lui aussi premier consul de Colombières, dans les années 1730 – descendait bel et bien de la grande et puissante famille féodale des CAYLUS-SÉVÉRAC. Des quartiers offrant de multiples endogamies, comme aussi évidemment les classiques toboggans généalogiques, amorcés dans l’arbre d’Anne-Marie Rouillé et complétés par les ascendances d’Hélène de CASTELNAU, épouse de Déodat IV de CAYLUS et du couple OLARGUES/CAYLUS proposées dans son arbre en ligne par Bernadette Gombert, avec dans ce dernier arbre notre incontournable roi Louis VI le Gros, présent à la 8e génération, suivi de Hugues Capet à la 12e, puis de Charlemagne, de Clovis et des autres, sans oublier de Mahomet, à la 18e…
On est très loin de la très classique lignée CARRIÈRE, établie au hameau du Bousquet de la Balme, à La Tour-sur-Orb, depuis Jacques, brassier, qui y avait épousé à 32 ans, en août 1776, Marguerite COT, fille d’un tailleur de pierres, et qui est dit fils naturel (sans adjonction du mot « légitime »…) de feu Jacques et Marie Anne MERLE, couple légitime ou non, avec peut-être aussi des origines protestantes, sur lequel on butte actuellement irrémédiablement. Un acte de mariage coté 5Mi 34/7 (acte en vue 162/222) : à bon généalogiste, salut !
C’est à Colombières-sur-Orb, son village natal, que le disparu avait passé son enfance, avec l’occitan pour langue maternelle. Colombières, village que ses parents, viticulteurs, ne quittèrent qu’au lendemain de la dernière guerre, pour se diriger vers la région parisienne, en prenant la gérance d’un café à Montreuil. Un village de moins de 500 habitants, où l’écrivain et scénariste célèbre devrait être inhumé, selon les déclarations de sa fille, Iris, qui a si longtemps travaillé avec lui et qui connaît son œuvre par cœur !
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