Les souvenirs généalogiques du Général de Gaulle aux enchères
La grande vente aux enchères annoncée le 16 décembre prochain chez Artcurial des souvenirs du Général de Gaulle a un côté indéniablement généalogique. Elle commence d'ailleurs par un manuscrit rédigé par le Général lui-même en 1935 et intitulé Origines de notre famille qui constitue tout simplement le lot n°1. Cette esquisse généalogique de 3 pages, estimée entre 1 000 et 1 500 euros, illustre les recherches personnelles de De Gaulle sur ses ancêtres, témoignant de son intérêt pour l’histoire familiale et son inscription dans une continuité.
La généalogie des De Gaulle a été étudiée dans les années 1980 par le généalogiste Joseph Valynseele, dans deux ouvrages, La Parentèle de Charles et Yvonne de Gaulle et A la découverte de leurs racines. Originaires du Nord de la France, ils trouvent leurs racines dans une bourgeoisie pieuse et lettrée, comme le montre ce manuscrit de la main du Général qui évoque des figures notables de la lignée, tel Julien-Philippe de Gaulle, historien du XIXe siècle, auteur d’une histoire des institutions françaises sous l’Ancien Régime.
Ce premier lot, emblématique, ouvre une collection d’objets où la famille occupe une place centrale. Des lettres échangées entre Charles et ses parents ou écrites pendant sa captivité lors de la Première Guerre mondiale, jusqu’à des objets témoignant de son enfance, comme un soldat de plomb, montrent l’attention portée par la famille De Gaulle à la préservation de son patrimoine privé.
La question de savoir si ces archives n'appartiendraient pas au patrimoine public se pose légitimement, car les enjeux mémoriels sont au cœur de cette vente. Pour couper court à toute revendication de l'Etat, la maison de vente précise que les 350 lots d'écrits, de souvenirs, d'objets et de documents sont "uniquement privés" et proviennent tous de la succession de l’amiral Philippe de Gaulle, fils du Général, décédé le 13 mars 2024, à 102 ans. Cette précaution fait écho à l’affaire Aristophil, où des manuscrits du général avaient été revendiqués par l’État comme archives publiques, après leur acquisition par une société impliquée dans un scandale de fraude. Une partie du produit sera reversée à la Fondation Anne de Gaulle, la dernière fille du Général, atteinte de trisomie 21.
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