Les surprises du Fouquet’s
L’actualité de la semaine ayant fait reparler du Fouquet’s, où le président n’a plus l’intention de retourner, j’ai décidé d’en rechercher l’histoire, pour l’évoquer dans ma rubrique du Journal du Dimanche. L’histoire du restaurant et bien sûr – cela va sans dire – celle de la famille qui lui a donné son nom.
Pour le restaurant, pas de problème : à l’origine au milieu de prés marécageux, le quartier s’était rapidement transformé au XIXe siècle et l’ancienne remise à outils avait d’abord cédé la place à un bar à cochers, qu’avait racheté en 1899 un certain M. Fouquet.Mais qui était justement M. Fouquet ? On ne trouve pas grand’chose sur lui, sinon qu’il était le gendre de Tabary, tenancier du restaurant Maire, un établissement très réputé des grands boulevards.Pour le reste, tout était à découvrir…
Né à Paris, Louis Emile Fouquet n ‘était qu’un modeste limonadier, fils d’un épicier de la rue de Rivoli, Clément Joseph Emile Fouquet, et de Mathilde Emilie Denisard. Une généalogie qui part dans plusieurs directions : Villenauxe, dans l’Aube, pour les Denisard, portefeuillistes et serruriers, et l’Oise (Sainte-Geneviève), puis le Val de Loire (Meung), pour les Fouquet, dont les ancêtres étaient meuniers à Bonneval, en Eure-et-Loir. Originaire du Dunois, la famille a pour berceau le village de Viabon, où ses premiers représentants connus étaient des laboureurs aisés, issus d’un certain Sébastien Fouquet, né vers 1600, dont le fils, Sébastien François, avait épousé en 1678 Charlotte Dupré.
Impossible, tant que j’y étais, de ne pas creuser un peu du côté Tabary.Elle aussi née à Paris, Mme Fouquet était la fille d’Emile François Joseph Tabary et de Marie Emilie Cottereau, mariés en 1873, elle native de Carrières-sur-Seine et lui, limonadier, fils de cultivateurs de Metz-en-Couture, avec pour mère… une Laguiller. Serait-ce possible ? Sans doute, vu que c’est précisément dans ce village que les Laguiller d’Arlette ont leurs origines. La recherche est rapide : Jean-François Laguiller, cultivateur et clerc laïc, marié en 1788, avait eu au moins sept enfants, dont Damarisse, qui épousa en 1832 M. Tabary et un second Jean-François, ancêtre de la célèbre femme politique. Une parenté assez proche au niveau du fondateur du Fouquet’s, puisque son beau-père, M. Maire, était le cousin germain de l’arrière grand-père d’Arlette.
Et voilà un nouveau clin d’œil de la généalogie, révélant que la fameuse « soirée bling bling » organisée en 2007 pour célébrer la victoire de la droite s’était en fait déroulée chez un oncle de la plus célèbre militante d’extrême gauche…
Photo : Wikimedia
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