Meurtres à la une

Utilisant abondamment des archives de la police criminelle et des articles de la presse d’autrefois, Pierre Piazza a imaginé Meurtres à la Une, un magnifique album relié de 256 pages. Il raconte ainsi avec moult détails les affaires criminelles qui ont défrayé la chronique à Paris et ses alentours en 1900. Car si la presse « people » de notre époque est gorgée de tels faits divers, c’est à partir de la fin du XIX^e et du début du XX^e siècle qu’ils commencent à être abondamment exploités par certains journalistes.

Il y avait donc beaucoup de matière disponible pour alimenter et illustrer cet ouvrage, entre la presse à grand tirage qui fournissait à ses lecteurs une grande quantité de détails sur les affaires et la police scientifique qui documentait les assassinats commis à Paris et ses alentours en figeant les scènes de crime par la photographie métrique, en élaborant des clichés d’une multitude de traces et d’indices, ou encore en mobilisant des portraits à des fins d’identification des présumés coupables.

Le résultat est un livre passionnant, duquel il est difficile de s’extraire une fois qu’on a plongé dans l’une de ces vingt affaires qui s’étalent de 1900 à 1914 comme le vampire du Bois de Boulogne, le trio des Apaches belges ou les bandes du Sebasto et de la Turbigue. Et au-delà des crimes eux-mêmes, on découvre au fil des pages les principaux débats sociétaux et politiques que le crime a suscité durant cette période.