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Mise en abîme généalogique à la BnF

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Les cartes de lecteurs de la BnF comportent des informations personnelles très intéressantes comme l’adresse, les titres universitaires ou professionnels, les sections auxquelles elles donnent accès et bien sûr une photo. À côté de celle de Marguerite Yourcenar, trouverez-vous celle d’un de vos ancêtres ?
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Vous connaissez le principe de la mise en abîme parfaitement illustré par la célèbre « Vache qui rit » : dans les boucles d’oreille de l’animal on voit une boîte du fromage sur laquelle figure la même image où les boucles d’oreille montrent la même image et ainsi de suite jusqu’à l’infini. Dans un registre similaire, la Bibliothèque nationale de France (BnF) conserve dans ces archives institutionnelles les cartes de lecteurs et de lectrices qui constituent elles-mêmes un fonds historique sur lequel se penchent de nouveaux lecteurs.

Ainsi, dans une ou deux générations, nos descendants retrouveront peut-être nos cartes de lecteurs des Archives départementales et nationales ou de la BnF et s’émerveilleront d’y voir une photo d’identité agrafée, une adresse, un motif de recherches, un tampon. Il faut en prendre conscience : nous générons de nouvelles archives en réalisant nos propres recherches.

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Nathalie Sarraute, née Tcherniak, n’était pas encore la papesse du Nouveau roman lorsqu’elle fit établir sa carte de la BnF. Elle était à l’époque « Avocate à la Cour, licenciée en droit ».
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À l’orée de la réouverture de son site historique de la rue de Richelieu, la Bibliothèque nationale exhume de ses archives des cartes de chercheuses illustres. Un hommage est ainsi rendu à quatre lectrices célèbres du siècle passé. Philosophes, écrivaines, avocates, elles ont passé des jours sur les chaises des salles de lecture, y ont fait des rencontres et écrit peut-être des pages de leurs œuvres incontournables…

La première d’entre elles est Hannah Arendt, qui avait trouvé refuge en France en 1933 après avoir fui l’Allemagne nazie. Elle fréquenta la BNF jusqu’à l’occupation de la France en 1940 qui la força à se réfugier aux États-Unis.

La carte de la philosophe Simone Weil est également présentée. Elle abandonna sa carrière de professeur pour une activité d’engagement politique d’extrême-gauche. Sa carte porte 1939 comme date de renouvellement, juste avant qu’elle ne quitte la France occupée avec sa famille.

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Sur sa carte de lectrice, Hannah Arendt avait indiqué « Docteur en philosophie de l’Université de Heidelberg » à côté d’une photo montrant un visage très nostalgique.
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Future romancière, auteure dramatique et essayiste, Nathalie Sarraute avait indiqué « avocate à la cour » comme profession sur sa carte de la Bibliothèque nationale. Elle abandonna cette profession à la fin de la guerre pour se consacrer à l’écriture, et devient l’un des chefs de file du courant du Nouveau roman.

Enfin, Marguerite Yourcenar est la quatrième lectrice choisie par la BnF pour illustrer cet hommage. Celle qui fut la première femme élue à l’Académie française avait acquis, grâce à ses recherches, une connaissance extrêmement fine de la civilisation gréco-romaine qui transparaît dans plusieurs de ses romans, pièces de théâtre ou traductions.

Pour celles et ceux qui veulent maintenant retrouver la carte de leur ancêtre, les archives institutionnelles de la Bibliothèque nationale de France se consultent sur le site François-Mitterrand suivant les délais habituels de communicabilité des archives comportant des données personnelles.

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La carte de lectrice de la philosophe Simone Weil fut renouvelée en 1939, juste avant qu’elle ne quitte la France occupée avec sa famille.
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