Les Filles de la Révolution Américaine n'acceptent pas l'ADN généalogique
L'Amérique est la terre de tous les contrastes. D'un côté, tous les tests ADN sont autorisés : ceux pour établir votre généalogie, comme ceux destinés à connaître votre prédisposition aux maladies ou encore pour prouver que vous êtes bien le fils de votre père. Mais une généalogiste a eu la drôle de surprise de se voir refuser l'admission à la célèbre association des Filles de la Révolution américaine, nous raconte le Washington Post. Le motif ? La preuve présentée par une habitante du Nevada, Suzanne Witt Adrian n'est pas reconnue par l'association (ou en tous cas n'est pas suffisante). Or il s'agissait d'un test ADN établissant formellement le lien avec l'ancêtre.
Devenir membre de l'association Daughters of the American Revolution exige de prouver par la généalogie qu'un de ses ancêtres directs a participé à l'indépendance des États-Unis. Il faut montrer patte blanche... et descendre naturellement et non par adoption, l'association est stricte sur ce sujet. Fondée en 1890, l'association offre pas mal d'avantages à ses 165.000 membres, notamment pour l'éducation des enfants en finançant 6 écoles à hauteur de 1 million de dollars et en offrant des bourses d'étudiants pour 150 000 dollars par an. On comprend pourquoi des centaines de demandes affluent chaque mois.
Pour prouver son lien de parenté direct avec Ruben Bates, un soldat d'infanterie ayant servi entre 1783 et 1736, son aïeul dont la participation à l'Indépendance américaine a donc été prouvée, Suzanne Witt Adrian a produit les résultats d'un test ADN. Cependant, s'agit-il du bon Ruben Bates ? L'organisation a des normes strictes quand il s'agit de la preuve et préfère les sources primaires, telles que les dossiers d'homologation, les testaments et les dossiers du recensement. En clair, il a été demandé à Suzanne de faire sa généalogie "classiquement" et de prouver qu'il s'agit du bon soldat.
Cette position très dure de l'association a suscité une offensive en règle du cousin généalogiste de Suzanne, Wayne Witt Bates, 88 ans, qui descend lui aussi du soldat de la Révolution. Mails aux responsables de l'association, messages dans les forums généalogiques, rien n'y a fait. Terry Ward, généalogiste en chef de l'association, à la tête de 40 chercheurs spécialisés, estime toujours que le dossier n'établit pas la preuve, car il existe un doute avec la présence de plusieurs homonymes Ruben Bates au même endroit et à la même période dans les "colonies nouvellement libérés en 1783".
Pour Wayne Witt Bates, le principal soutien de Suzanne, l'ADN était donc la solution de dernier recours. Une solution jugée encore "trop imparfaite" pour les Filles de la Révolution, décidément pas très révolutionnaires dans leur manière d'aborder la généalogie...
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