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Passion généalogie

Depuis le mythique livre, dans lequel le non moins mythique Maurice Coutot racontait son métier de chercheur d’héritier, le modèle avait été souvent repris.

Avec la complicité d’une journaliste, Murièle Gadaut vient de le décliner au métier de généalogiste familial, qu’elle exerce depuis douze ans (lire son interview ci-dessous). Elle y raconte sa passion, ses rencontres, ses relations avec les clients qui lui confient leur généalogie et évidemment ses recherches. Avec bien sûr une sélection de ses meilleurs dossiers, qui l’ont souvent conduite à découvrir des personnages curieux, à commencer par celui d’un banquier du XIXe siècle qui se révèlera être un escroc. On la voit passant au peigne fin l’entourage de Van Gogh, à la recherche de détails biographiques, ou face à des situations désespérées, passer, voilà quelques années, par « le tournant des tests ADN ». Une autre fois encore, elle dut identifier un certain ancêtre nommé Lulu, à partir de sa seule photographie.

Des recherches vraies et attachantes, qui valent au livre ce sous-titre, évident pour les généalogistes : toutes nos familles ont une histoire secrète. Un livre donnant une bonne image de la généalogie familiale.

Trois questions à Murièle Ochoa-Gadaut


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Qui êtes-vous ?

Originaire des Vosges, j’ai découvert très jeune la généalogie. À huit ans, accompagnant mon père, élu maire de notre village – Ménil-en-Xaintois – à la mairie, je m’amusais à feuilleter les registres d’état civil, ce à quoi je trouvais un côté très sensuel : les toucher, respirer leur odeur, admirer les anciennes écritures, déchiffrer des noms, me charmait et me fascinait tout à la fois… J’ai toujours beaucoup parlé avec mes grands-mères et arrièregrands- mères de l’histoire de notre commune et de celle de la famille. Après des études de droit puis de marketing, je découvre vers l’âge de vingt ans le monde des archives et mène alors de vraies recherches généalogiques sur les ancêtres de mes amis et les miens. Des ancêtres à 100 % vosgiens et paysans, tous concentrés dans un périmètre très circonscrit, avec la reconstitution de ma famille agnatique, avec une lignée d’instituteurs d’Ancien Régime que j’ai pu remonter jusqu’au milieu du XVIIe siècle, à Vicherey. Passionnée par ailleurs de voyages, de langues et de rencontres, j’ai effectué – après un programme Erasmus à Barcelone – des séjours aux États-Unis et ai travaillé durant neuf années au Chili où j’ai eu l’occasion de croiser et d’aider des descendants de Français à la recherche de leurs racines. Voilà comment, en 2012, après un accident de parcours professionnel, j’ai décidé de franchir le pas et de m’établir comme généalogiste familiale. J’ai donc créé ma société, que j’ai baptisée « Des Racines et des Actes » et j’ai rejoint l’année suivante le monde syndical professionnel, en intégrant la Chambre des généalogistes professionnels, dont je suis aujourd’hui vice-présidente.

Comment est né ce livre ?

Début 2022, j’ai été contactée par Mélissa Perraudeau, une jeune journaliste travaillant en free-lance et spécialisée dans les témoignages. Elle m’avait repérée sur les réseaux sociaux où elle me suivait. Elle avait par ailleurs remarqué que si l’on trouvait beaucoup de publications sur la généalogie professionnelle dite « successorale », avec des livres, des articles et des émissions, il y en avait très peu sur celle dite « familiale ». Ce constat lui avait donné l’idée de me proposer un projet, avec l’objectif de faire découvrir au grand public une profession originale et derrière elle une passion, tout cela à travers les témoignages et les histoires que mon expérience professionnelle m’avait offert. Convaincue par ses arguments et ravie de cette opportunité, j’ai immédiatement répondu présente, sans me rendre compte de l’ampleur du travail dans lequel j’allais me lancer, mais ne l’ai bien sûr jamais regretté. Voilà comment nous avons, Mélissa et moi, durant dix-huit mois, travaillé dans une grande complicité et une totale complémentarité, jusqu’à la sortie de cet ouvrage en librairie, au début du mois d’avril.

Comment avez-vous travaillé ?

Dans un premier temps, il nous a fallu mettre au point un plan et rédiger un « chapitre type », que Melissa a présenté à plusieurs maisons d’édition qu’elle a su sélectionner. Six se sont montrées intéressées. Après plusieurs rencontres, à force de feeling et négociations, nous avons choisi de travailler avec Plon et nous sommes donc attelées à la rédaction du livre, en choisissant notamment les histoires, témoignages et anecdotes qui nous semblaient les plus riches, avec le souci d’une certaine variété. Mélissa et moi avions des rendez-vous quotidiens, au cours desquels je lui racontais mes recherches, et des séances d’écriture à quatre mains. Si Mélissa maîtrise les codes rédactionnels, ma condition pour écrire ce livre était qu’il me ressemble. Un travail qui demanda donc beaucoup de temps, mais qui s’est révélé sur tous les plans aussi riche que passionnant.

Références

Passion généalogie, Murièle Ochoa-Gadaut et Mélissa Perraudeau, Plon, 224 pages, mars 2024, 20,90 €, ISBN : 978-2-259-31873-0

La librairie La 25heure vous invite à une rencontre croisée avec Murièle Ochoa-Gadaut et Maria Larrea, auteure de Les gens de Biblbao naissent où ils vivent (ouvrage pour lequel elle a travaillé avec la généalogiste professionnelle), le jeudi 30 mai à 19 h, 8 place du Général Beuret à Paris (XVe).

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