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Pays-Bas : les noms des collabos nazis en libre accès

Depuis ce début janvier 2025, les généalogistes en quête d'histoire et de vérités disposent d’un nouvel outil : une base de données mise en ligne par les archives nationales des Pays-Bas, accessible via le site oorlogvoorderechter.nl. Ce projet rassemble les noms de plus de 425.000 personnes ayant été impliquées, de près ou de loin, dans des enquêtes pour collaboration avec l'Allemagne nazie.

La base recense des Néerlandais qui ont rejoint les forces armées allemandes ou des membres du Mouvement national-socialiste, le parti nazi néerlandais. Chaque fiche mentionne si une enquête a été ouverte et renvoie vers un formulaire pour consulter le dossier original, physiquement conservé à La Haye. Un temps envisagée, la publication en ligne de la totalité des détails des dossiers a finalement été retoquée par les autorités néerlandaises soucieuses de la protection de la vie privée. Ces documents complets sont donc consultables en se rendant sur place aux archives nationales des Pays-Bas, sans possibilité de les photographier. 

Un exemple fréquent d'utilisation de la base de données est celui des descendants découvrant un parent ayant fait l'objet d'une enquête. Cependant, le site des archives tient à préciser que sur les 425.000 noms répertoriés, environ 329.000 cas n'ont pas donné lieu à des poursuites. La consultation des dossiers originaux reste donc essentielle pour connaître la vérité des comportements. 

La base concerne bien évidemment aussi les descendants des victimes soucieux de mieux comprendre l'implication néerlandaise durant la guerre. Le pays, où environ 75 % des Juifs ont été exterminés, a longtemps évité de reconnaître l’ampleur de la collaboration. Avec ces archives, généalogistes et historiens peuvent reconstituer une part importante de l'histoire familiale et nationale. 

En France, une telle base de données n’existe pas. Les informations sur les collaborateurs français durant la Seconde Guerre mondiale sont dispersées et nécessitent des recherches dans différentes institutions. Les Archives nationales conservent une partie des dossiers relatifs à la collaboration, désormais accessibles en consultation, mais sans centralisation, ni accès en ligne. Le Service historique de la Défense (SHD) est une autre source importante, notamment pour les individus ayant eu des liens avec l’armée, mais les recherches nécessitent des données précises telles que le nom et les dates d’engagement à retrouver par exemple dans les listes nominatives de l'épuration. Enfin, les archives départementales détiennent les dossiers des cours de justice et tribunaux ayant traité les affaires de collaboration après la guerre, mais l’accès et les modalités de consultation varient selon les départements.

Mots-clés
Collaboration

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