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Persécutions nazies : les archives désormais consultables en Belgique

Pour l'instant, il vous faut aller soit en Allemagne, soit en Belgique pour consulter les archives des camps de travail, de concentration et d'extermination, les fiches des personnes déplacées et les documents sur les travaux forcés. En effet, les dossiers des camps, des ghettos et des prisons, les fichiers de la Gestapo, des services publics, des compagnies d'assurances et des organisations d'aide aux réfugiés, tous les originaux de ces documents se trouvent à Bad Arolsen en Allemagne, conservés par le Service International de Recherches. Mais en vertu d'une convention internationale, celui-ci a versé à 11 pays, une copie numérisée de ses archives. Parmi les pays bénéficiaires de ces 87 millions de documents, soit six térabytes d'images numériques, la Belgique a immédiatement mis en oeuvre une solution pour permettre aux chercheurs et aussi aux familles de les consulter aux Archives générales du Royaume.

En France, ces mêmes archives numérisées ont été versées aux Archives Nationales en février dernier, mais le projet de mise en consultation au grand public est resté en phase de réflexion. Ces archives se heurtent en effet non pas à un obstacle technique, puisqu'elles sont déjà numérisées, mais à des difficultés de l'ordre éthique, puisqu'elle concernent par nature des données très personnelles et relatives à une période noire de l'histoire. Le contexte actuel des Archives Nationales explique peut-être aussi le peu de précipitation à mettre en oeuvre une solution d'accès. Avec la construction du nouveau centre de Pierrefitte-sur-Seine, les Archives nationales vont entamer un gigantesque déménagement et aussi une refonte globale de leur système informatique. La consultation des archives numérisées de Bad Arolsen devrait sans doute s'intégrer à ce nouveau système.

La Belgique, confrontée aux mêmes difficultés éthiques a mis en place des conditions de consultation restrictives. Les documents sont accessibles sur demande et sur présentation d'une pièce d'identité ou d'une preuve de parenté avec les victimes de persécutions et leurs proches. Après une recherche préliminaire, les archivistes sont en mesure de dire si oui ou non, le patronyme recherché fait l'objet de renseignements dans les très complexes bases de données de Bad Arolsen, avant de décider ensuite d'ouvrir -ou non- les archives au chercheur.

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