Pétrus Bruyère, cafetier
Pétrus Bruyère, mon arrière-grand-père, est né en 1897 à Sainte-Sigolène (Haute-Loire). La classe 17 est incorporée avec un an d’avance, en janvier 1916, afin de reconstituer en hâte les effectifs décimés par les offensives meurtrières de 1915. Après sa période d’instruction au 121e régiment d’Infanterie, Pétrus combat au sein du 105e RI puis, dès le mois d’août 1917, du 1er RI. Le 26 août, il est blessé en Belgique, devant le canal de l’Yser : trois éclats de shrapnell lui perforent le bras droit. De son séjour à l’hôpital d’Amiens, il gardera une forte impression des quelques mots de réconfort que lui adressa le roi de Belgique, Albert Ier, lors d’une visite.
Au terme de sa convalescence, passée à l’arrière en tant que « cuistot » à la roulante du régiment, il remonte en ligne en juin 1918 avec le 21e RI. Son attitude au feu lui vaut d’être cité à l’ordre du régiment : « Bruyère Pétrus, soldat de 2e classe. Agent de liaison d’un dévouement à toute épreuve. S’est particulièrement fait remarquer pendant les combats du 30 septembre au 2 octobre 1918, devant Orfeuil, en assurant son service sous des rafales d’obus et de mitrailleuses. Une blessure ». Démobilisé en septembre 1919, il s’installe en tant que cafetier-restaurateur à Firminy, dans la Loire. Par une triste ironie du sort, après être si souvent « passé entre les balles » durant le conflit, il est mortellement blessé d’un coup de revolver, en 1944, en tentant de s’interposer dans une rixe. Il avait 47 ans.
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