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Plus de diplômes, mais moins valorisés

Si vous aimez remettre votre histoire familiale en perspective, intéressez-vous à ce graphique publié par l’Insee dans son édition 2011 de « l’Economie française, comptes et dossiers ».

Illustrant les niveaux de diplôme selon les générations (elles-mêmes définies sur des périodes de cinq ans), il montre que 43% des jeunes nés en 1981-1985 étaient diplômés de l’enseignement supérieur en 2009, contre 6% des natifs de 1916-1920.

Plusieurs facteurs ont contribué à cette élévation du niveau de diplôme au fil des âges, explique l’Insee. La première « explosion scolaire » concerne surtout les natifs des années 1940. Les réformes de l’enseignement secondaire à partir des années 1930, la hausse du niveau de vie et le développement de l’Etat providence (allocations familiales, système de retraite) ont permis aux familles de financer davantage des études et de se passer de l’aide et/ou des salaires d’appoint des enfants. En 1959, le relèvement de l’âge minimal obligatoire de fin de scolarité à 16 ans a aussi favorisé le mouvement.

Problème : le fait que les diplômes soient accessibles à un plus grand nombre a pu induire une difficulté à les valoriser. Ainsi les individus nés dans les années 1960, malgré leur accès plus fréquent aux diplômes du supérieur, occupent plus souvent une position inférieure à celle occupée par leur père. De nos jours, indique l’Insee, l’accès plus fréquent à l’enseignement supérieur est contrebalancé par un déclassement professionnel : de plus en plus de jeunes diplômés occupent un emploi en dessous de leur niveau de compétences en début de carrière. Autre constat : aujourd’hui, c’est chez les jeunes que le taux de pauvreté est le plus élevé, alors qu’au début des années 1970 les pauvres se trouvaient pour l’essentiel parmi les personnes âgées. De quoi alimenter le débat sur les inégalités entre générations depuis le baby-boom – c’est l’objet de l’étude de l’Insee consultable sur son site internet.

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