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Première en France : arrestation d'un criminel par la généalogie génétique

Pour la première fois en France, un criminel surnommé le prédateur des bois a été arrêté en utilisant la généalogie génétique. Bruno L. 62 ans, retraité à Courtry en Seine-et-Marne dans la banlieue parisienne a été confondu par ses traces ADN. Il est accusé d'avoir commis cinq viols sur des adolescentes entre décembre 1998 et juin 2008. L'affaire a été révélée par le magazine 7 à 8 diffusé le dimanche 14 mai 2023 sur TF1. 

N'ayant jamais été arrêté, il n'apparaissait pas dans le FNAEG, le fichier national des empreintes génétiques, il était donc introuvable par les techniques ordinaires de la police judiciaire. Toutefois, un juge d'instruction a décidé de faire appel à la technique américaine de recherche de cold case par la généalogie génétique. La collaboration du FBI a été requise afin de comparer son profil génétique à ceux de généalogistes ayant déposé leurs données ADN dans des bases de données aux Etats-Unis. Une technique totalement illégale en France... 

Il n'a pas été précisé quels portails américains ont été utilisés, mais le plus courant est GEDmatch, qui commercialise d'ailleurs officiellement ce service auprès des enquêteurs. Cette base et d'autres comportent désormais de nombreux profils français, la comparaison a débouché sur l'identification d'un lointain cousin en France, né en 1991. 

À partir de là, une recherche généalogique classique a permis de mettre un nom sur le couple d'ancêtres que ces deux personnes ont en commun. Puis, depuis ces aïeux, une liste de tous leurs descendants masculins a pu être établie. Parmi eux figurait le suspect porteur de l'ADN inconnu recueilli sur les lieux de ses crimes. Interpellé à son domicile en Seine-et-Marne, Bruno L. a reconnu cinq viols et a déclaré attendre son arrestation depuis longtemps. 

Cette première en France ne peut que réjouir tous les partisans de la résolution des cold cases, mais elle pose de nombreuses questions. Alors que les tests ADN sont interdits aux Français, sous peine d'une amende de 3.750 euros, voici qu'un juge d'instruction utilise ces mêmes tests ADN pour retrouver un criminel ! L'hypocrisie de la loi, maintes et maintes fois dénoncée ici apparait en toute limpidité. Vu ce succès, on peut se demander ce qui retient d'autres juges d'instructions d'appliquer la même méthode et contourner ainsi légalement une loi trop restrictive ? 

Mots-clés
ADN, Cold cases

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